Au cours des dernières années, le secteur du transport public a connu une grande dégradation de la qualité des services (retards et délais d’attente importants, embouteillages…). Ce secteur vital souffre d’une crise structurelle qui ne fait que s’accentuer.
Comment peut-on réaliser des changements afin d’améliorer les conditions de vie du citoyen ? Tel est l’objet de la rencontre organisée par l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES) et le ministère du Transport, en collaboration avec la fondation Konrad Adenauer Stiftung, en ce vendredi 13 mai 2016, à Tunis.
Il faut qu’il y ait une vision du transport en commun de l’avenir, déclare Hatem Ben Salem, directeur de l’ITES. Il juge qu’il est également important de prendre les bonnes décisions.
Il ajoute: « Il y a des décisions importantes à prendre dans le repositionnement des autoroutes tunisiennes et du transport aérien. La question est de savoir si pour le transport aérien nous devons rester dans ce cadre assez limité d’un pays qui ne regarde que son environnement proche, ou il faut avoir une vision à long terme pour que notre compagnie nationale soit présente, non seulement dans l’espace européen, mais également en Afrique ou en Asie ».
« Penser à la construction de villes modernes, écologiques, voire des villes intelligentes », est l’une de propositions évoquées par M. Ben Salem. Il poursuit : « Or ceci ne peut se réaliser que si l’Etat a une stratégie bien établie et non pas seulement des projets. Nous allons organiser le 1er juin une grande conférence sur l’Internet des objets. Il y a aujourd’hui une révolution qui a commencé il y a quelques années et qui va prendre une ampleur exceptionnelle pour l’humanité. On aura à l’avenir des populations qui vivront à l’intérieur de ce qu’on appelle les frontières technologiques. Nos villes vont certainement jouer un rôle vital pour la mise en œuvre de ces innovations en matière technologique qui doivent se faire sur la base des capacités des villes et sur la base de l’innovation des entreprises. Des villes qui réagissent et qui doivent s’adapter à l’innovation technologique ».
Peut-on penser à d’autres solutions pour faciliter la mobilité des personnes ?
Le ministre du Transport, Anis Ghdira, a, dans ce sens, fait savoir que pour le Grand Tunis, « nous avons un grand problème de sol, à savoir qu’il est techniquement très difficile de prévoir des tunnels dans le Grand Tunis. Certes, il y a toute une stratégie qui a été élaborée en ce sens pour améliorer les conditions du transport en commun, et nous sommes en train d’y travailler ».
Il poursuit: « Je pense que l’année 2018 sera l’année du transport et que le transport en commun deviendra le choix idéal du citoyen pour lui faciliter ses déplacements ».
Cependant, la principale problématique du transport public routier est qu’il n’assure que 30% du volume du transport en commun contre plus de 75% en 1977 (pour le Grand Tunis). Cet écart est en partie dû à l’amélioration du pouvoir d’achat du Tunisien. « Ce qui lui a permis d’opter pour l’achat d’une voiture, mais aussi parce que la qualité des services s’est détériorée », a-t-il conclu.
Le transport public est considéré comme étant un secteur dynamique et un facteur de développement mais qui nécessite de grands changements pour l’avenir de ce secteur.