Moins d’une semaine nous sépare du 10° congrès du mouvement Ennahdha, qui débutera le 20 mai au stade de Radès, puis les 21 et 22 mai à Hammamet.
Ainsi l’objectif principal de ce congrès est d’entériner la séparation du religieux et du politique. .
Qu’en est-il de leur programme économique? Un des indicateurs de la situation économique alarmante du pays est le taux de chômage qui plafonne, selon l’Institut national de la statistique, à 15.2 %. C’est pourquoi, Ennahdha préconise une stratégie sur dix ans pour sortir le pays de la crise économique dans laquelle il se trouve. Pour l’avenir de la Tunisie, le mouvement Ennahdha souhaiterait l’adoption d’un modèle économique qui a fait ses preuves, à savoir le modèle singapourien. Ces recommandations ont été formulées lors de la conférence de presse du parti, qui s’est tenue hier à Tunis.
En outre, seront examinées également lors des travaux du prochain congrès les causes des grands déséquilibres économiques, principalement la lutte contre la corruption qui gangrène notre société. Ainsi que les propositions annoncées, à savoir diminuer la charge fiscale des salariés à faibles revenus, renforcer les réformes structurelles des caisses sociales, mais aussi opter pour un système social-libéral et inclusif. Telles sont les ambitions du nouveau modèle économique auquel est attaché le mouvement Ennahdha.
Il va sans dire que la mise en oeuvre de ces réformes nécessite un large consensus des partis au pouvoir. Mais où en sommes-nous quant à la volonté de réformer ? Il est clair que la tâche ne fait que commencer pour la coalition aux commandes.
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Pour Saida Ounissi, députée du mouvement Ennahdha à l’ARP, « il y aura un grand nombre d’invités, des délégations étrangères, même ceux du Front populaire. Pour l’instant nous ne disposons pas de la liste complète des noms. Notre objectif est d’en faire un événement national. Quant aux deux autres jours, ils seront consacrés à mettre au point les feuilles de route du programme politique et économique du parti ».
Séparer le religieux du politique?
Sur cette interrogation, elle a répondu: « Nous considérons que la séparation entre le religieux et le politique est en réalité une séparation qui s’est faite progressivement déjà depuis 2011. Il s’agit d’un état de fait qui simplement sera entériné dans nos textes constitutifs et dans notre charte constitutive. Aujourd’hui, le mouvement Ennahdha est un parti dont l’action se limite à l’action politique partisane économique et sociale. Mais il est important pour nous à ce qu’il y ait une clarification quant à la nature de nos activités. Bien qu’une partie de nos membres soient, pour des raisons historiques, occupés par des activités de prédication, là ils devront choisir, entre le religieux et le politique. D’ailleurs, si on fait le bilan des cinq dernières années, nous sommes déjà un parti politique ».
Quelles seront les principales questions qui seront débattues?
« Il est question des prérogatives du président, du bureau exécutif, mais surtout de ce qu’on va appeler le conseil national qui remplacera Majless Choura », a-t-elle indiqué.
Elle explique: « C’est le même principe, à savoir un conseil qui sera étendu et qui regroupe les représentants de toutes les régions comme celui de Majless Choura, et qu’il se dirige vers le principe de la décentralisation. Il aura un nouveau nom au lieu de Majless Choura ».
« Certainement, nous aurons des avis divergents, certains vont défendre des positions, des amendements, alors que d’autres seront préoccupés de passer au vote les motions des feuilles de route. Par ailleurs, aborder des questions sur le plan économique, culturel et sécuritaire, à savoir de quelle façon le parti va soutenir la politique sécuritaire du gouvernement, par exemple, fera l’objet de débats », a-t-elle conclu.