Lors d’un déjeuner-débat organisé ce matin par le Centre des jeunes dirigeants (CJD Tunis), en partenariat avec Konrad Adenauer Stiftung, sur « l’e-tourisme : une solution pour relancer le secteur », l’ancien ministre du Tourisme, Slim Tlatli, a déclaré que le secteur du tourisme est aujourd’hui inadapté aux profondes mutations et à la féroce concurrence.
La Tunisie accuse un retard par rapport à d’autres pays méditerranéens et africains comme le Sénégal qui ont su capitaliser sur cette avancée révolutionnaire du traitement de l’information pour attirer l’attention d’une population intellectuellement plus avertie, plus exigeante et ayant un pouvoir d’achat plus important.
« Nous avons un tourisme inadapté au tourisme local. Il fallait adapter l’infrastructure aux nouveaux besoins. La qualité des services est en continuelle dégradation et il y a très peu de sanctions en cas d’échec. », a-t-il dit.
[raside number= »3″ tag= »tourisme »]
Et d’ajouter la crise du secteur va s’inscrire dans la durée et le secteur est face à un risque mortel de sortir du marché, des dizaines d’hôtels ferment et l’artisanat est quasiment à l’arrêt.
Slim Tlatli a, par ailleurs, indiqué que le financement du secteur est inadapté, le stock d’impayés accumulés est très élevé et la rentabilité du secteur est en chute libre. « A fin 2015, l’endettement du secteur du tourisme a atteint 4200 MDT dont 2300 MDT sont des dettes classées », a-t-il ajouté.
Pour résumer la dégradation de la situation du tourisme tunisien, voici le témoignage de Sami Harize, Professeur, traducteur et guide spécialisé en tourisme culturel :
Face à la crise conjoncturelle que connaît le secteur du tourisme en ce moment, il devient urgent de trouver des solutions pratiques et rapides qui auront pour objectif de redessiner l’image de notre pays en général et de notre offre en particulier.
Toutefois, aucune mesure prise pour sauver le secteur du tourisme n’est actuellement opérationnelle. Aucun plan de sauvetage n’est actuellement envisagé. La relance du secteur passe par la relance de l’investissement, mais il y a un problème de manque de vision pour la mise à niveau de l’offre actuelle.