A l’occasion de la préparation du centenaire de l’Organisation internationale du travail (OIT), une conférence nationale a été organisée conjointement par le ministère des Affaires sociales et l’OIT.
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Le Conseiller spécial du Directeur général de l’OIT pour l’initiative du centenaire sur l’Avenir du travail, Nicolas Neimtchinow, a présenté une initiative intitulée « L’Avenir du travail ». L’initiative comprend trois étapes et s’inscrit dans l’agenda 2030 des objectifs du développement durable des Nations unies et s’intéresse en particulier à l’emploi et à la croissance.
En ce qui concerne la première étape, qui couvre l’année 2016, elle est relative à des dialogues nationaux sur l’avenir du travail. Ainsi tous les Etats membres ouvriront ce dialogue afin que chaque pays présente sa participation. Les années 2017 et 2018 connaîtront la formation d’un comité national de haut niveau pour élaborer des rapports et des recommandations. Il est prévu que les recommandations soient présentées en 2018. L’année 2019 sera l’année du centenaire et verra l’organisation de la conférence internationale du travail qui se conclura par une grande déclaration politique du centenaire.
Slim Silini, directeur central des affaires sociales et membre de la commission des affaires sociales auprès de l’UTICA, a reconnu la régression de la valeur du travail. Pour lui, ce problème ne concerne pas uniquement la valeur du travail mais les valeurs de l’altruisme et de l’entraide qui sont devenues occasionnelles d’après lui. « Si la valeur du travail chute, cela mènera le pays vers l’effondrement surtout que le travail est créateur de richesses », s’alarme-t-il.
Les manifestations de cette crise sont bel et bien perceptibles. Dans une entreprise privée ou dans une administration publique, la régression de la valeur du travail se voit d’après notre interlocuteur : « Les remarques de nos affiliées à l’UTICA confirment ce constat pour ce qui est du secteur privé », indique-t-il.
Interpellé sur la mise en place du Conseil du dialogue national, Slim Silini a indiqué que le Conseil du dialogue national figure dans le pacte social signé par l’UGTT, l’UTICA et le gouvernement. Cependant, son application n’a pas encore eu lieu. D’après notre interlocuteur, deux problèmes doivent être résolus bien avant la mise en place du Conseil du dialogue social : définir la représentativité syndicale et les fonctions de l’Instance de développement durable et des droits des générations futures afin qu’il n’y ait pas une interférence entre le Conseil et l’Instance.
Dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, Sameh Arfa, membre du bureau exécutif chargée des affaires sociales, de l’endettement et de l’assurance au sein de l’UTAP, est revenue sur la valeur du travail dans l’agriculture. Elle affirme que la valeur du travail agricole demeure tributaire des incitations de l’Etat au secteur agricole. Elle a pointé du doigt le manque d’encouragement de l’Etat pour le secteur agricole, raison pour laquelle les jeunes boudent le travail agricole.
Revenant sur le Conseil du dialogue social, elle a affirmé que l’UTAP revendique sa place au sein du Conseil du dialogue social étant donné le nombre des agriculteurs et la place qu’occupe l’agriculture dans l’économie tunisienne.