Pour le député du Front populaire à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Ammar Amroussiya, le 10ème congrès du mouvement Ennahdha soulève plusieurs interrogations.
Dans une déclaration accordée à leconomistemaghrebin.com, Ammar Amroussiya a indiqué qu’un congrès pareil soulève plusieurs questions. La première des questions selon lui, est une question d’ordre financier : « Il est clair que de grandes ressources financières ont été mobilisées dans le cadre de ce congrès », fait-il remarquer et de se demander si les instances de contrôle sont en train de faire leur devoir sur les financements des partis politiques ?
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Dans le même volet, Ammar Amroussiya a rappelé qu’il s’agit du congrès d’un mouvement dont la plupart de ses militants ont été en prison ou en exil, ce qui porte à s’interroger d’où vient ce financement pour un congrès aussi somptueux.
Commentant la présence du Président de la République, Béji Caïd Essebsi, à l’ouverture du congrès, notre interlocuteur a déclaré que le Président de la République est censé avoir un rôle fédérateur et qu’il est le Président de tous les Tunisiens. Sa présence à la cérémonie d’ouverture du congrès est donc en flagrante contradiction avec la Constitution. Allant encore plus loin, le militant de gauche considère que les recommandations du congrès du mouvement Ennahdha à propos de la séparation du religieux de la politique et sur l’évaluation de leur expérience ont été décidées à l’avance : « En tout état de cause, nous allons suivre les actualités du congrès de près », conclut-il.
Cependant, il n’a pas caché son inquiétude concernant « ce mouvement qui n’a pas cessé de changer de position depuis des décennies et de s’adapter à toutes les circonstances mais il reste toujours une aile des Frères musulmans». Par ailleurs, il a avancé que contrairement aux informations qui circulent, le Mouvement Ennahdha n’a pas révisé les fondements de ses idéologies : » S’il y a révision, c’est une révision tactique ni plus ni moins afin de s’adapter au nouveau contexte local et mondial « , affirme-t-il.
En conclusion, le député a exclu la possibilité que le mouvement Ennahdha reconnaisse sa responsabilité dans les « catastrophes » survenues sous la Troïka.