Le politologue Riadh Sidaoui a considéré que la tenue du 10ème congrès du mouvement Ennahdha est un événement très important au niveau politique.
D’après notre interlocuteur, l’importance de l’événement réside dans le fait que c’est le premier congrès d’un mouvement dont les chefs ont vécu longtemps dans l’exil ou dans les prisons. Ainsi il s’agit de son premier congrès sur le territoire tunisien. S’ajoute à cela que c’est le congrès d’un parti qui a deux expériences au pouvoir. La première remonte à l’époque de la Troïka et la deuxième dans le gouvernement actuel.
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Par ailleurs, il a considéré que la tenue du congrès affirme bel et bien que la génération des leaders ayant vécu à Londres et dans les pays européens l’ont emporté sur l’aile droite qui prône un discours extrémiste.
Dans la même perspective, le politologue a affirmé qu’avec la volonté du mouvement de séparer la religion de la politique exprimée lors du congrès, le mouvement peut encore perdre des membres et des partisans pour rejoindre des organisations extrémistes. « D’ailleurs ce phénomène a commencé depuis un moment », remarque-t-il.
Répondant à notre question sur l’éventuelle rupture entre le mouvement Ennahdha et les Frères musulmans, le spécialiste a tenu à préciser que le mouvement Ennahdha n’appartient pas à la communauté des Frères musulmans en tant que structure : « Cependant, il y a un rapprochement entre le mouvement Ennahdha et les Frères musulmans au niveau des méthodes de travail », nuance-t-il.
Et de rappeler que la génération des années 70 et 80 des leaders du mouvement Ennahdha avait subi l’influence de la révolution iranienne à l’instar d’Abedkrim Harouni et Ajmi Lourimi. Et de conclure que le mouvement Ennahdha a l’intention de devenir un parti politique qui ressemble au parti républicain.