Cela fait des mois que le débat se poursuit sur l’éducation, la formation professionnelle et l’emploi. Comment assurer le développement des ressources humaines ? Comment valoriser tous les métiers? Telles ont été les pistes de réflexion des journées de l’Europe qui se tiennent du 24 au 26 mai au Palais des congrès à Tunis.
Il existe des failles dans le système éducatif puisque l’on compte aujourd’hui 120.000 élèves en décrochage scolaire dont l’âge varie entre 14 et 16 ans. Face à ce constat, le gouvernement réaffirme le caractère prioritaire du secteur de l’éducation.
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L’employabilité est souvent négligée car il faudrait doter l’élève ou l’étudiant d’une formation qui lui permette de décrocher un emploi, a fait savoir Zied Laâdheri, ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, lors de son intervention. Il ajoute: « Nous devons miser sur la qualité de la formation professionnelle, qui demande des réformes, mais aussi sur la bonne gouvernance, notamment quand on parle du pilotage qui regroupe aussi bien le secteur public que privé ».
Pour lui, qui dit formation professionnelle, dit système unifié de formation des ressources humaines, dont l’objectif est de valoriser un savoir-faire et un savoir-être. « Il faut que tout le monde travaille avec le même esprit et la même approche », a-t-il dit.
Cyrille Berton, directeur de l’Agence Française de Développement (AFD) en Tunisie, a mis l’accent sur l’importance de l’emploi qui, selon lui, n’est que la résultante de l’éducation et de la formation professionnelle. Il précise dan ce sens : « C’est dans ce sens que nous intervenons à l’AFD depuis 20 ans. D’ailleurs, nous avons mis un programme d’appui à l’intention du gouvernement tunisien en matière d’emploi ».
Abordant la réflexion, la dynamique de l’emploi, il a cité les établissements de crédit, les fonds de garantie qui prévoient, d’après lui, des pistes de développement sur lesquelles il faut travailler, comme les incubateurs, à titre d’exemple, qui ont accompagné 650 PME en trois ans.
Education, formation professionnelle et emploi : comment investir pour l’avenir ? Que faut-il faire ? Parmi les panélistes, certains ont opté pour une révision des programmes éducatifs, pour la décentralisation et l’instauration d’un dialogue avec toutes les parties prenantes aussi bien le gouvernement, les syndicats que la société civile. Autrement dit, esquisser une vision réaliste afin de mettre en place tout un processus du système éducatif.
Pour M. Berton, la solution réside dans la gestion paritaire de l’emploi, pour décentraliser cette formation professionnelle. Il ajoute: « Le dialogue national que le chef du gouvernement a lancé est une excellente démarche » ajoutant que la Tunisie doit être un pays ouvert sur l’économie pour que l’investissement direct étranger puisse être une source d’emploi.
Il est clair que les besoins du marché de l’emploi constituent un axe essentiel de la lutte contre le chômage. Depuis longtemps, le secteur de l’éducation a connu des réformes qui se sont succédé, notamment la mise en place du système LMD (Licence, master, doctorat), la reconnaissance mutuelle des diplômes et le développement des filières qualifiantes. Le dernier document de la Stratégie de développement économique et social (2012-2016) a établi que le taux de scolarisation général s’est élevé à 77.2%, soit 98.7% pour l’enregistrement primaire et 78.5% pour l’enseignement secondaire.
Toutefois, en dépit de ces progrès remarquables et des différentes réformes mises en œuvre, les résultats peinent à se concrétiser, notamment en termes d’employabilité des diplômés. Cela dit, la stratégie pour améliorer ce secteur doit mettre l’accent sur la décentralisation et le renforcement des autorités régionales et locales afin de rapprocher les services publics des communautés de base et soutenir le développement local et régional pour lutter contre le chômage des jeunes.