Les dénonciations vont bon train entre quelques députés de Nidaa Tounes et d’Ennahdha. Depuis hier, des accusations sont adressées au mouvement Ennahdha pour avoir accroché la photo de Mehrez Boudagga, à l’occasion de son 10ème congrès.
En effet, Hela Omrane, députée de Nidaa Tounes, s’est indignée de voir la photo de ce dernier, qui selon elle n’est autre qu’un terroriste et non d’un martyr du mouvement, comme les congressistes veulent le faire croire.
Selon elle, Mehrez Boudagga a été exécuté en 1987 pour avoir commis des attentats terroristes contre des hôtels à Sousse et à Monastir. Elle ajoute : « Il y a certes un message clair qu’ils veulent faire passer, à savoir que le terroriste d’hier est le martyr d’aujourd’hui ». Et de poursuivre : « Qu’ils nous montrent des éléments qui prouveraient son innocence, ce dont je doute fort. Cela dit, ils n’ont pas le droit de dire par-ci et par-là que c’est un martyr, c’est aberrant ».
Elle ajoute : « Si le mouvement Ennahdha considère Mehrez Boudagga comme martyr, il n’a qu’à porter plainte pour révéler la vérité. D’ailleurs, le juge de l’affaire de l’explosion de Monastir est Farhat Rajhi et il a confirmé de son côté qu’il a des preuves de sa culpabilité ».
Face à ces accusations, Nourredine el Bhiri, député du mouvement Ennahdha a répondu : « La députée Hela Omrane se prononce sans connaître les détails de cette affaire. Pour précision, Farhat Rajhi n’était pas le juge en charge de cette affaire, le juge en question est décédé. Je rappelle que les procès politiques ont disparu grâce à la loi d’amnistie générale. »
D’autres députés du mouvement Ennahdha, comme Abdellatif Mekki, ont pointé du doigt le président déchu Ben Ali qui, selon eux, « serait l’organisateur de l’attentat terroriste contre les hôtels de Monastir et celui de Sousse, d’après plusieurs historiens », a-t-il dit.
Beaucoup de questions demeurent sans réponse : quel rôle le mouvement Ennahdha a-t-il joué dans les années 80? L’histoire nous le dira…
1) Le devoir de fournir les preuves est à la charge de l’accusation, pas de la défense.
2) Le fait qui pendant les deux présidences se soient célébrés des procès politiques est documenté historiquement.