Intervenant lors du premier panel du 32e congrès de l’Ordre des experts comptables de Tunisie, l’expert comptable Noureddine Hajji a procédé à une analyse sur « la période de crise et les difficultés économiques en Tunisie : état des lieux » et l’évolution du contexte des entreprises post-révolution.
M. Hajji a souligné que le milieu des affaires est extrêmement défavorable. Il est marqué par un manque de sécurité, un problème au niveau du mode de fonctionnement, ainsi que des règles du marché. Il manque de réactivité des services administratifs et l’esprit revendicatif excessif règne sur les entreprises.
« En 2016, la baisse de l’activité pour 75% des entreprises tunisiennes est causée par des facteurs externes. Il y a une tendance vers une évaluation négative de la situation politique, avec notamment l’incapacité du leadership politique à faire avancer les choses et à appliquer les règles du marché », a-t-il expliqué.
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Aujourd’hui, l’insécurité, la pression syndicale, la qualité des services administratifs et la corruption sont les principales préoccupations des entreprises tunisiennes qui sont, plus que jamais, confrontées à la contraction de la demande et la difficulté d’accès au financement. « Seulement 15% des encours bancaires sont destinés aux entreprises. Les banques doivent avoir un portefeuille approprié », ajoute M. Hajji.
Au niveau interne, les entreprises tunisiennes souffrent de la faiblesse de leur fonds propres et de la mauvaise gouvernance.
Toutefois, M. Hajji a fait savoir que les entreprises tunisiennes ont pu résister à la crise et elles gardent encore des points forts parce qu’elles sont résilientes et qu’elles ont fait preuve d’agilité, grâce à leur capacité à innover et d’accès aux marchés extérieurs.
Pour lui, les perspectives restent bonnes, mais il y a des transformations prioritaires nécessaires qui sont à mettre en place. Il s’agit essentiellement de la mise à niveau des services administratifs, la lutte contre la corruption, la refonte du cadre législatif relatif à l’amélioration du climat des affaires et la modernisation des systèmes d’information.
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« La lourdeur administrative, le climat social, la situation sécuritaire et la corruption représentent encore un danger pour les entreprises tunisiennes », a-t-il conclu.