Le juge près le Tribunal administratif, Ahmed Souab, était le 26 mai l’invité de l’émission Studio Shems, lors de laquelle il a mis l’accent sur l’ampleur de la corruption qui gangrène le pays, après le 14 janvier 2011.
« 300 000 dossiers de corruption ont été déposés au Tribunal de première instance de Tunis après la révolution, aucun de ces dossiers n’a été examiné », a indiqué M. Souab, en poursuivant que si la justice se penchait sur ces dossiers, « on aurait pu éliminer la corruption sous toutes ses formes et dissuader toute personne corrompue ».
Il a ajouté : « Après le 14 janvier 2011, on aurait dû poursuivre en justice cinq personnes considérées comme les piliers de la corruption en Tunisie. Ces personnes-là sont connues et font partie de la Commission d’analyse auprès de la Banque centrale de Tunisie et de la Présidence du gouvernement. A ce jour, aucune démarche juridictionnelle n’a été faite en ce sens à leur encontre, et ce, depuis les gouvernements de Béji Caïd Essebsi et de Hamadi Jebali. »
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Sur un autre sujet, à savoir la Cour des Comptes, il a estimé qu’elle n’a pas joué son rôle de contrôle à propos du financement des partis politiques, mais aussi quant au principe de la transparence. Selon lui, la Cour n’a procédé en aucun cas à un rapport de suivi. Cette absence de volonté politique, qui équivaut à un refus d’appliquer la loi, confère une forme d’impunité qui ne peut qu’encourager la corruption au lieu de la dissuader, a indiqué le juge Ahmed Souab.
Il a ajouté que le gouvernement devrait prendre ses responsabilités, ainsi que les mesures nécessaires à l’encontre de tout parti qui n’aurait pas déclaré ses sources de financement, soit de le suspendre ou de le dissoudre.