Le projet de loi relatif à l’économie sociale et solidaire sera encore débattu dans les structures internes de l’UGTT et avec les institutions afin de l’enrichir, affirme à leconomistemaghrebin.com le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Kacem Affia.
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Kacem Affia a indiqué que l’intérêt que l’UGTT voue à l’économie sociale et solidaire ne date pas d’hier. S’ajoute à cela que l’UGTT avait un département intitulé « le département de la coopérative et des projets sociaux ». Et d’affirmer que l’action syndicale en elle-même a commencé à partir du travail coopératif (expérience du syndicaliste Mohamed Ali Hammi). « Ainsi, il n’est pas étrange que l’économie sociale et solidaire soit intimement liée au travail syndical », affirme-t-il.
Ainsi, face à l’échec de plusieurs modèles de développement, en Tunisie et partout dans le monde, des réflexions ont été menées pour l’élaboration d’un nouveau modèle de développement à l’instar de l’économie sociale et solidaire. « Notons que ce genre d’économie ne concerne pas uniquement les pays socialistes car en France, l’économie sociale et solidaire participe à hauteur de 12% du PIB de l’économie française et pour le cas de l’Allemagne, cette économie a un aspect obligatoire pour un certain nombre d’entreprises », indique-t-il.
Le projet de loi élaboré par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) prend en considération les erreurs qui ont conduit à l’échec de l’expérience des coopératives. Ainsi, l’UGTT considère que l’économie sociale et solidaire ne peut réussir que dans le cas où elle prend en considération trois piliers :
1/ Une pratique démocratique lors de la gestion de l’entreprise,
2/ s La sensibilisation lors de l’adhésion et de la démission,
3/ L’indépendance totale de toutes les structures de l’Etat.
« Malheureusement ces trois aspects n’existaient pas dans l’expérience des coopératives », regrette-t-il.
Afin de mener le projet à bon port, le syndicaliste a indiqué que l’accompagnement et le financement sont nécessaires et indispensables. « Notre projet de loi prend en considération tous ces aspects, et ce, dans une approche participative et consensuelle à la fois. Nous avons invité l’Organisation internationale du travail, des représentants des organisations nationales, les économistes, les spécialistes en droit constitutionnel, le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi, le représentant de la Cour des comptes et d’autres afin d’adapter le projet à ces critères », dévoile-t-il. Notons qu’un certain nombre de députés de l’ARP ont participé aux ateliers organisés par l’UGTT.