Hatem El Euchi, ministre des Domaines de l’État et des affaires foncières, a annoncé ce lundi 30 mai que l’ambassadrice de la Suisse à Tunis vient de remettre un chèque de 500.000 dinars auprès du chargé des litiges de l’Etat. Cette remise du chèque s’inscrit dans le cadre de la récupération de sommes dérobées à l’étranger.
Cette somme correspond à la valeur d’une société contrôlée par un membre de la famille du clan Ben Ali. Selon le chef du contentieux de l’Etat, l’argent restitué appartiendrait à Sofien Ben Ali, neveu du président déchu.
« Renforcer, faire progresser les diverses procédures pénales et développer l’entraide judiciaire, c’est en partie l’un des éléments essentiels pour récupérer l’argent. Cela dit, les fonds qui ont été détournés sont d’une valeur de 60 millions d’euros et leur récupération prend beaucoup de temps », a-t-il dit.
El Euchi a ajouté : « Le projet de loi relatif à la réconciliation nationale, qui verra prochainement le jour, sera un choix stratégique pour les personnes qui ont détourné de l’argent à l’étranger et leur permettra de le rendre. »
Les longues discussions et débats autour de la réconciliation nationale sont devenus synonymes de polémiques. Mais la perception de la réalité montre une complexité différente entre les partisans et les opposants à la justice transitionnelle.
Notons qu’il y a quelques mois, une rencontre a eu lieu à Tunis entre le Procureur de la Confédération helvétique Michael Lauber et les autorités judiciaires tunisiennes. Dans une déclaration aux médias, le Procureur suisse a souligné que son pays a bloqué 60 millions de francs suisses sur des comptes bancaires en Suisse.
Il avait indiqué à cette époque : « Quant à la prochaine étape, elle sera consacrée à la restitution de l’argent confisqué, mais surtout à punir les responsables du blanchiment d’argent, de la corruption et du crime organisé. »