Placée sur le thème « Villes durables et transformation structurelle », l’édition 2016 de Perspectives économiques en Afrique pour la région de l’Afrique du Nord, élaborée chaque année par la Banque africaine de développement (BAD), le Centre de développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a récemment été lancée en marge des 51èmes Assemblées annuelles du Groupe de la BAD en Zambie.
Ce rapport fera demain l’objet de la troisième rencontre internationale méditerranéenne qui sera organisée à Tunis et qui sera axée sur les pays de l’Afrique du Nord, en mettant l’accent sur l’économie tunisienne.
Le rapport 2016 a démontré que les pays de l’Afrique du Nord enregistrent une hausse de leur croissance économique moyenne, grâce à l’amélioration de leur stabilité politique et économique, soit 3,2 % en 2015 contre 1,4 % en 2014.
Ainsi, il en ressort un redressement progressif de l’économie mondiale et un redressement du cours des matières premières, pour favoriser la reprise– escomptée vraiment en 2017–, puisque les projections anticipent 2,9 % de croissance en 2016 et 3,6 % en 2017 en Afrique du Nord.
Pour autant, la situation macroéconomique de l’Afrique du Nord reste, selon la même source, fortement contrastée. Par ailleurs, la BAD a fait savoir, dans cette édition, que si le Maroc a connu une croissance plus forte et plus diversifiée que le reste de la région, sa croissance en 2016 sera affectée par la faible pluviométrie. Et si le tourisme a également pâti des problèmes sécuritaires de la région, l’impact au Maroc a été nettement moins marqué qu’en Tunisie.
Toutefois, malgré la chute des productions minière et industrielle en Tunisie, due essentiellement à des mouvements sociaux, les bonnes récoltes agricoles de l’année 2015 ont permis d’afficher une croissance légèrement positive, soit 0,5%. Et si les prévisions de croissance tablent sur 2 % en 2016 et 2,4 % en 2017, les défis du chômage et des disparités régionales pèseront lourdement sur la stabilité socioéconomique dans le contexte d’une marge budgétaire étroite. Sachant que depuis 2010, le taux d’endettement de la Tunisie s’est accru d’environ 32 %, soit à un rythme annuel moyen de 5,3 %, un taux très supérieur aux 2 % de croissance moyenne de l’économie.
Du côté de la Libye, les ruptures de production de pétrole, la crise politique et l’incertitude ambiante ont continué d’entraîner une récession. Seuls la fin du conflit et l’installation d’un gouvernement national permettraient d’envisager une reprise économique.
Quant à l’Égypte, le rapport de la BAD a dévoilé que la croissance s’est renforcée et les prévisions s’avèrent optimistes, et ce, en raison des réformes macroéconomiques engagées et d’une confiance retrouvée des investisseurs.
Pour l’Algérie, la croissance s’est maintenue grâce à l’activité agricole et au rebond de la production pétrolière, mais les perspectives dépendent des réformes visant à la diversification et la transformation structurelle de l’économie.
A noter que le rapport Perspectives économiques en Afrique met en lumière les facteurs de performance, les défis et les perspectives d’évolution pour chacun des 54 pays du continent africain. Il constitue un outil de travail idéal pour identifier les meilleures options, à même d’améliorer les performances économiques des pays de l’Afrique du Nord.