Une conférence de presse du nouveau mouvement « Projet de la Tunisie » (El Machrou3) a eu lieu aujourd’hui à Tunis. Parmi les thèmes développés durant la conférence, les élections municipales et la nouvelle identité du mouvement Ennahdha.
Préparer les élections municipales, mais aussi le premier congrès national du mouvement, dont la date est fixée aux 23, 24 et 25 juillet 2016, sont les points essentiels qu’a évoqués le coordinateur général du mouvement, Mohsen Marzouk, lors de la conférence de presse.
Il déclare : « Nous nous préparons aux élections, tel est notre objectif premier. Cela dit, nous avons déjà commencé à nous organiser pour les élections régionales dans l’ensemble du pays, à mobiliser 25000 militants qui vont élire leurs représentants. L’équipe chargée de superviser aura pour tâche d’agrandir son effectif, ceci dans le but d’assurer une participation efficace au niveau électoral. »
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Abordant la question d’une liste commune entre les deux partis au pouvoir, Nidaa Tounes et Ennahdha pour les élections municipales, il déclare : « Ceci serait très grave pour la démocratie, mais aussi pour Nidaa Tounes. A mon sens, la démocratie repose essentiellement sur la compétition, la concurrence, la diversité et le pluralisme. Mais en ce qui nous concerne, nous allons vers les élections avec l’esprit de proposer aux Tunisiens des choix politiques différents, parce qu’en fait les élections municipales sont des élections de proximité, où on parle d’appartenance du citoyen à sa communauté. »
Sur un autre volet, à savoir sa position face à la nouvelle identité du mouvement Ennahdha, qui déclare assumer la séparation du religieux et du politique, Mohsen Marzouk a été on ne peut plus clair. « Leur résolution n’a pas changé. D’ailleurs, les dirigeants d’Ennahdha n’ont jamais appelé à la séparation, ils ont juste opté pour la séparation entre la prédication et le politique », a-t-il répondu.
Il poursuit : « Dans leur travail interne, cette séparation est restée d’ordre méthodique. Ils ont gardé le même esprit, c’est à dire faire de la politique en s’appuyant sur le religieux et vice versa. D’autant plus qu’ils n’ont jamais admis qu’ils comptent le faire ou l’appliquer. Il suffit d’écouter leur discours après le congrès d’Hammamet. Sur le contenu, ils ont conservé les mêmes têtes, les mêmes discours, seule la manière de communiquer a changé. »
Revenant sur la question du financement du congrès d’Ennahdha posée par une bonne partie de l’opposition, il a indiqué : « Officiellement, nous n’avons fait aucune réclamation, notamment sur la provenance des fonds déboursés. En fait, ce n’est pas notre rôle de demander des comptes, c’est celui du gouvernement. Quant à nous, par souci de transparence, nous annoncerons comment notre congrès sera financé. »