Les deux déclarations du président de la République et du Chef du gouvernement en moins de 24h ont suscité de vives réactions dans la classe politique. Qu’en pense le Front populaire?
Pour Jilani Hammami, député du Front populaire : « On est en présence de deux discours totalement différents. Un discours offensif de la part du président de la République, qui finalement se résume à une seule signification la mort politique du gouvernement Essid. »
Il poursuit : « Je crois également que BCE a tout fait pour qu’on ne fasse pas de reproches de part et d’autre. Il n’a pas déclaré la destitution du Chef du gouvernement, mais le fait de dresser un bilan négatif du gouvernement prouve que le gouvernement Essid est fini. »
Abordant la question sur le plan constitutionnel des pouvoirs du président de la République en la matière, il a répondu : « Sur le plan politique, le président a le droit de pouvoir le faire, la Constitution ne l’en empêche pas. »
Jilani Hammami a indiqué : « Quand Béji Caïd Essebsi a dressé le bilan du gouvernement, il n’en a pas évalué le travail. Il s’agit de faire un bilan et d’en faire endosser la responsabilité à ceux qui ont été réellement responsables de ce que je qualifie d’un échec et proposer un nouveau programme. Il faut qu’il y ait une vision claire. Il ne suffit pas de remplacer un gouvernement par un autre, ce n’est pas la solution. »
Selon lui, il faut poser les vraies questions et ceci bien entendu, le président de la République a omis de le faire. Il s’est juste contenté d’annoncer un projet de gouvernement d’union nationale.
Il rajoute : « Il s’agit une démarche erronée de sa part visant à inclure l’UGTT et l’UTICA sans penser à un programme. Autant remplacer 30 ministres par d’autres ministres. Ceci nous rappelle un peu le gouvernement des années 60. »
Il conclut : « Je considère que ce timing est mal choisi. D’une part, il aura un impact négatif et d’autre part il va entraîner un vide sur la scène politique. Aujourd’hui, le pays est confronté à des obstacles sécuritaires, économiques et sociaux. Il a besoin d’un nouvel élan à tous les niveaux. »