Le Président de la République Béji Caïd Essebsi a-t-il choisi le bon moment pour proposer l’idée d’un gouvernement d’union nationale ? Qu’en pensent les partis de l’opposition ? Faouzi Charfi, membre du parti Al Massar nous répond.
Faouzi Charfi a salué l’initiative du Président de la République. Il déclare : « Nous accueillons favorablement la déclaration du Chef de l’Etat concernant l’appel à la constitution d’un gouvernement d’union nationale dans la mesure où, à la base c’est notre initiative présentée il y a quelques mois. Nous avons proposé au Président de la République de tenir un congrès de salut national ainsi que les priorités à mettre en place, sachant qu’il y a une crise de gouvernance actuelle. »
Selon lui, il faudrait définir les priorités sur les deux ans et demi qui restent, mais aussi la nature du projet de gouvernement qui touche le côté sécuritaire, économique, social, monétaire et la lutte contre la corruption.
Il ajoute : “Une fois qu’on se sera mis d’accord sur un programme de gouvernement, il faudra définir ensuite quel genre de gouvernement voulons-nous? Un gouvernement d’unité nationale, de guerre ou encore de coalition”.
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Quel rôle doivent jouer l’UTICA et l’UGTT ?
« La participation de l’UTICA et l’UGTT n’est pas nécessaire en tant que personnes physiques représentées au sein du gouvernement mais elles sont nécessaires dans l’élaboration du programme à mettre en place. Leur point de vue est incontournable parce que les travailleurs et le patronat sont des forces vives importantes pour l’équilibre social. C’est pourquoi, les centrales ouvrière et patronale doivent être des parties prenantes engagées. Nous pensons que le travail syndical doit continuer dans le paysage politique, non pas comme acteur politique mais comme acteur social très important. Quant au gouvernement d’union nationale, il faudrait qu’il soit prompt à l’action sans tergiversations, ferme dans l’application de la loi et déterminé à prendre rapidement les décisions qui s’imposent », explique M. Charfi.
Quant au maintien de l’actuel chef du gouvernement à son poste, il considère que le bilan du gouvernement actuel est mitigé et a laissé l’opinion publique sur sa faim. Cependant, il est indéniable que sur le plan sécuritaire les résultats sont palpables.
« Notre seul reproche au gouvernement d’Habib Essid est qu’il n’a pas une vision claire et précise pour sortir le pays de la crise dans laquelle il se débat. Est-ce un problème de gouvernance ou de gouvernement ? », s’intérroge M. Charfi.