Le Président de la République, Béji Caïd Essebsi, a envisagé la possibilité de formation d’un gouvernement d’union nationale, dans une interview diffusée le 2 juin 2016 sur la Wataniya 1.
Il explique cette initiative par les difficultés rencontrées par le gouvernement de la coalition : question sécuritaire, redressement économique différé, pesanteur sociale, en conséquence (précarité, chômage), etc.
Un mécontentement général pourrait mettre à l’ordre du jour une explosion sociale. Le diagnostic présenté par le Président de la République est largement partagé, en dépit de la compréhension manifestée à l’égard du gouvernement actuel. Le Président de la République souhaite impliquer, dans la configuration proposée, les syndicats patronaux et ouvriers. Ces acteurs du redressement économique et de la paix sociale sont invités à jouer un rôle de premier plan, dans la transition économique.
La proposition a rencontré un accueil plutôt favorable, en dépit des règles de conduite de l’UGTT et de l’UTICA, qui écarteraient leur participation directe au pouvoir. Tout en se mobilisant pour l’intérêt national – qu’il nous suffise d’évoquer leur organisation du dialogue national ! – les deux organisations préfèrent garder leurs distances pour se consacrer à la défense de leurs adhérents. En toute logique, les syndicats et les partis politiques n’ont pas les mêmes prérogatives et les mêmes priorités.
Le Président pourrait-il obtenir leur transgression de tels us et coutumes, vu les exigences du redressement économique et la nécessité de réaliser les réformes nécessaires par un consensus, sinon par des compromis opératoires ?
Formule plus indiquée, la collaboration des organisations syndicales pourrait se limiter à leur participation à l’élaboration de la feuille de route et à leur consultation, avec les partis de la coalition, lors de la formation du gouvernement et de la redéfinition des priorités.
Règle de La Palice, le ministère devrait avoir les meilleures dispositions pour négocier régulièrement avec les instances syndicales, qui ne peuvent occulter leurs revendications spécifiques.
Ne faudrait-il pas assurer le changement de gouvernement, mis à l’ordre du jour, par l’initiative présidentielle, par une réduction du nombre des ministres, l’implication de personnalités politiques, au sein d’un gouvernement de gestionnaires confirmés.
Ce gouvernement nouvelle formule pourrait bénéficier d’un bon accueil, pour mettre en œuvre la feuille de route, produit d’un consensus, faisant valoir les attentes sociales et le relèvement économique.