La Commission des finances, de la planification et du développement a auditionné samedi le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie à propos de l’emprunt obligataire sur 5 ans, d’une valeur de 500 millions de dollars, contracté par la BCT sur le marché financier international avec la garantie du gouvernement américain.
En réponse à la demande d’un député d’Ennahdha d’apporter des clarifications sur la situation du Dinar qui inquiète l’opinion publique, Chedly Ayari, gouverneur de la BCT a fait savoir que la dépréciation du dinar est d’abord liée à la situation économique et à plusieurs facteurs y compris la politique du taux d’intérêt pratiquée par certaines banques centrales étrangères comme celles de l’Union européenne, japonaise ou américaine.
« 500 millions de dollars et en rapport avec le coût d’entrée, ce dernier est plus lourd quand l’emprunt n’est pas associé à une garantie. Le coût d’entrée se calcule toujours par rapport aux emprunts obligataires du marché concerné. Selon nos études et nos contacts, et malgré la volatilité et l’imprévisibilité des marchés financiers internationaux, nous nous attendons à une dégradation du taux d’intérêt », a-t-il précisé. Le gouverneur de la BCT a, par ailleurs, précisé que la garantie américaine n’a aucun coût contrairement à la garantie japonaise.
« A supposer qu’il n’y ait pas cette garantie et que l’on décide de recourir au dollar, c’est l’investisseur qui évalue les risques tunisiens selon des références internationales comme le CDS (couverture des défaillances) mentionné par Mongi Rahoui. Il s’agit d’une évaluation scientifique, un pourcentage de 5% (500 points de base) qui s’ajoute au coût d’intérêt de 1.6%. Ces points de base peuvent être élevés selon les besoins et les risques évalués par l’investisseur intéressé », précise M. Ayari.
Le gouverneur de la BCT a tenu à mettre en évidence qu’un taux entre 1 et 2% peut être considéré comme favorable. D’autres éléments entrent aussi en ligne de compte comme le déficit budgétaire et l’endettement. L’investisseur dans le marché obligataire s’intéressera également à la stabilité politique, sociale et sécuritaire du pays.
En définitive, la devise dépend de l’économie nationale y compris l’exportation, la balance des services qui était toujours positive et la balance commerciale. Pour rembourser nos dettes, on ne peut pas se contenter de ces éléments. « Nous en sommes arrivés à devoir acheter l’énergie après que Petrofac a cessé ses activités », a conclu M.Ayari.
Notons que lors d’ un Conseil ministériel restreint, le gouverneur de la BCT a déjà précisé qu’il y a des dépenses qualifiées comme accessoires et circonstancielles et que le ministre du Commerce a demandé de limiter l’accès aux crédits destinés à l’acquisition de voitures.