Voilà qu’un projet de loi criminalisant le racisme vient de voir le jour. C’est autour d’une conférence de presse organisée dans la journée du 4 juin 2016 par le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) , le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme (CRLDHT) et le Réseau euro-méditerranéen des droits humains (REMDH) à la salle de la conférence de l’Assemblé des Représentants du Peuple.
Ce projet de loi interdit et sanctionne le racisme sous toutes ses formes, prévoyant des peines pécuniaires ou même à la limite l’emprisonnement. Le projet de loi comporte 36 articles.
Selon l’article 24 de ce projet de loi, toute personne qui incite à la haine en proférant des injures racistes ou ayant eu une attitude discriminatoire ou usant des violences physiques à l’encontre d’un tiers encourra une peine qui varie de 6 mois à 3 ans d’emprisonnement et d’une amende de 1000 à 3000 dinars.
Cela dit, il faut faire la différence entre les propos racistes et les actes racistes, mentionne ce projet de loi.
Des députés des différents partis politiques étaient présents lors de la conférence de presse. « Nous soutenons ce projet de loi et nous pensons qu’il aura un impact décisif. La discrimination ne se limite pas à la couleur de la peau, mais au régionalisme. Il faut qu’il y ait cette culture du respect de l’Autre », a déclaré Jilani Hammami, député du Front populaire.
“On a toujours eu cette vitrine que tout va bien alors que la réalité est tout autre. Nous nous trouvons face à un réel problème d’injustice et de discrimination. Il est temps aujourd’hui d’offrir un cadre juridique protégeant les personnes discriminées”, a souligné la juge Anwar Mansari.
Le parti Afek Tounes a rappelé, quant à lui, que la Tunisie a longtemps lutté contre le racisme qu’elle était en avance par rapport aux autres pays avec l’abolition de l’esclavage depuis plus que 170 ans ( 1846), mais aussi d’avoir signé une convention des Nations unies en avril 1966 sur l’élimination de toute forme de discrimination raciale.
Notons que ce projet de loi sera examiné en commission puis en plénière par le Parlement.