Bien évidemment, le droit syndical demeure un acquis majeur. Il est à la fois garanti par la Constitution tunisienne aussi bien que par les conventions internationales. Cependant, il arrive parfois que le corporatisme et le syndicalisme à outrance se mettent à deux pour bloquer le service public.
Les bureaux de la Poste tunisienne du gouvernorat de Tozeur sont en grève. Quant aux autres gouvernorats, la grève est partielle. D’après Abdelaziz Bouallègue, secrétaire général du Syndicat de base de la poste à Tozeur, l’affaire a été déclenchée à la suite d’une affaire banale provoquée par un agent zélé qui a refusé de remettre un courrier à un policier parce qu’il n’était pas muni d’une procuration.
Ce dernier lui explique qu’il a été envoyé par le procureur de la République et lui montre sa carte de service. Rien n’y fit. C’est alors que l’envoyé du Procureur lui a demandé de l’appeler au téléphone. L’agent de la poste entêté a refusé d’obtempérer se barricadant derrière le règlement en vigueur. Le lendemain l’agent de la poste en question reçoit une convocation au poste de police. Dès son arrivée, il se retrouve écroué à la Prison civile de Gafsa pour poursuivre l’interrogatoire.
Deux points nous interpellent dans l’anecdote : le premier élément est l’esprit corporatiste des agents de la Poste qui se sont mis en grève sans penser à assurer un service minimum,- chose pourtant prévue par le règlement en vigueur – pour ne pas léser les citoyens, pris en otage malgré eux.
Le deuxième point est relatif à l’application des procédures en vigueur : selon le syndicaliste qui a réagi à l’affaire, si le règlement exige la présentation d’une procuration, il faut s’y plier, c’est cela un Etat de droit.