Le Musée national de Carthage abritera, à partir du 24 juin et pendant tout un mois, un événement inédit et exceptionnel intitulé « Mapping sculpture in Carthago ».Il s’agit d’un parcours interactif de visite nocturne du musée.
Lors des trois jours de l’ouverture (24, 25 et 26 juin) le programme sera présenté en complet, pour le reste des jours (du 27 juin au 24 juillet) la visite se déroulera uniquement à l’intérieur du musée. L’événement est gratuit avec un accès libre et s’adresse à tous les âges. Le parcours commence à 21h et se termine à minuit.
Conçu par l’archéologue et l’historien de l’art et muséologue Hatem Drissi et réalisé par Design Lab, un collectif de vidéastes et de développeurs d’outils numériques, en partenariat avec le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, l’Institut National du Patrimoine, l’Institut Français de Tunisie et Lazaar Fondation, « Mapping sculpture in Carthago » propose un parcours de visite nocturne sur plusieurs étapes incluant des projections vidéo illustrant la restitution de fragments manquants des sculptures, de couleurs, et l’animation des œuvres du musée à travers des moyens d’accompagnement, de création et d’intervention.
Conçu à partir de chefs-d’œuvre du musée de Carthage, ce parcours guidera les visiteurs à travers tout l’espace muséal en retraçant la grande histoire des fouilles archéologiques depuis le milieu du XIXème siècle et en offrant surtout des médiations interactives avec le public (Grâce à la technique du mapping). Cet événement exceptionnel, fruit d’une parfaite alliance entre patrimoine et art numérique, ambitionne de promouvoir, à travers des applications innovantes, les chefs-d’œuvre de la sculpture antique du Musée de Carthage auprès du grand public.
Au programme des projections performances de mapping qui consistent en l’habillage des éléments archéologiques. Ces projections de lumières (sur des sculptures et des fondations) vont s’articuler autour de deux volets d’animation : la mise en mouvement des sculptures et la restitution de couleurs antiques. Des textes interactifs et des interfaces sonores seront également mis à la disposition des visiteurs. Les enfants ne seront pas oubliés dans cet événement qui leur propose des programmes interactifs sur des sculptures.
Le mapping est une technique qui permet de projeter de la lumière ou des vidéos sur un volume déterminé. Le mapping offre des possibilités quasi infinies en termes d’interaction en temps réel. Transformer un monument ou un objet en écran de projection géant et lui (re)donner vie grâce aux images vidéo, est le principe du vidéo mapping. L’aspect le plus spectaculaire est le progrès simultané de l’informatique et des sciences du patrimoine qui ont modifié depuis quelques années la restauration ou la reconstitution des objets artistiques. Les possibilités artistiques fournies par les outils du mapping en constante évolution font de ce média une source inépuisable ainsi qu’un terrain nouveau d’expression, d’autant plus que ces projections créent de fortes émotions aux visiteurs.
Le « Mapping sculpture in Carthago » est un projet de diffusion de la collection statuaire du Musée de Carthage auprès du grand public avec l’objectif de valoriser nos musées nationaux, de créer une alternative dans la relation entre le patrimoine et le visiteur, tout en diffusant les savoirs acquis grâce à la recherche archéologique et numérique.
La médiation occupe, aujourd’hui, une place incontournable dans les musées par sa vocation de diffusion et de mise à disposition de ses collections. C’est également une occasion de sensibiliser la population locale à son cadre de vie, ce à quoi répond la ville de Carthage, ville d’art et d’histoire.
Les grands musées du monde ont transformé leurs rapports aux œuvres : « Pupp’art », visite augmentée, etc. sont une sorte de médias sociaux au service des visiteurs des musées. Quand on veut passer un message scientifique, le meilleur moyen est de permettre au public d’utiliser son propre corps. Le projet « Mapping Sculpture in Carthago » cherche à faire en sorte que ce visiteur se mette en scène à travers une nouvelle expérience.
En effet, les visiteurs des musées, malgré la présence de sources d’information, ont en général de grandes difficultés pour conceptualiser un objet dans son contexte archéologique. Partant de ce constat et en se basant, d’une part, sur une recherche historique (recherche sur les provenances, les contextes archéologiques, les fonctions, les couleurs, etc.) et, d’autre part, sur les parallèles archéologiques (types et modèles existants dans le monde grec et romain), le concepteur du projet propose de restituer virtuellement ces données en fonction de critères préétablis.
Le rendu visuel s’articule autour de la conception d’un visuel dont l’investissement principal se base sur l’intervention d’une scénographie numérique projetée et intégrée aux proportions des sculptures. Il s’agit, d’une part, de la mise en place de dispositifs de médiation afin d’optimiser la rencontre entre l’œuvre et le public et d’ autre part, de la restitution d’une sculpture jusqu’à ce jour incomplète à travers les données obtenues de la recherche.