Tunis, Sousse, Paris, Bruxelles, Bamako, Lagos, Bangkok, San Bernardino, Orlando, on ne compte plus les villes endeuillées par le terrorisme, ce fléau global qui ravage la planète.
L’Amérique ne s’est pas encore remise du choc de son deuxième massacre de masse, perpétré à Orlando par un citoyen américain d’origine afghane, que la France s’est réveillée sous un autre choc après l’assassinat d’un officier de police et de sa compagne par un citoyen français d’origine maghrébine. Les deux drames ont été perpétrés par des jeunes se réclamant de Daech.
Daech continue de recevoir des coups durs en Irak, en Syrie et en Libye. Sa destruction est une question de mois. Son « calife », Abou Bakr Al Baghdadi, est aux abois. Une rumeur circule sur sa mort, mais qu’elle se vérifie ou non, peu importe. Ce qui est certain c’est qu’il ne mourra pas de vieillesse dans son lit. Sa fin à lui aussi est une question de mois.
Le problème est que le fléau global du terrorisme ne disparaîtra pas avec la disparition de Daech et de son « calife ». La contamination à grande échelle de la jeunesse aux quatre coins de la planète par le virus daéchien est telle que le terrorisme survivra longtemps à l’ « Etat islamique », à ses maîtres à penser et à ses cadres.
Le « calife » ne mourra pas de vieillesse dans son lit, mais son message «tuez les impies là où ils se trouvent » résonnera longtemps après lui dans la tête de milliers de jeunes paumés, perdus, frustrés, sans repères et manipulables à merci par la pieuvre terroriste.
Les tueurs du Bardo, de Sousse, de Paris et d’Orlando, s’ils ont des parcours différents et des vies différentes, ont néanmoins la même structure mentale, la même simplicité d’esprit, la même révolte contre leur sort « équivalent à zéro », la même détermination à devenir des « héros » ici-bas et la même aspiration à « une bonne compensation » dans l’Au-delà.
A ce niveau, le journaliste français qui a infiltré un groupe djihadiste a été édifié et a édifié ses lecteurs sur la consternante simplicité d’esprit de ces dangereux terroristes. Se faisant passer pour un candidat au Djihad, le journaliste a été invité à commettre un attentat-suicide en Syrie ou en France par l’ « émir » du groupe en ces termes : « Vers le paradis, c’est ça le chemin. Viens frère, on va au paradis. Nos femmes nous y attendent, avec des anges comme serviteurs. »
Voici donc le logiciel intégré par la pieuvre terroriste dans le cerveau des simples d’esprit : plus ils tuent d’impies et d’ennemis de l’islam, mieux ils seront accueillis par les nymphes et servis par les anges. C’est le même logiciel qui est à l’œuvre dans le cerveau malade des tueurs du Bardo et du Bataclan et des assassins de Sousse et d’Orlando. Ce logiciel sera à l’œuvre bien après la destruction de l’ « Etat islamique » et la mort de son « calife ».
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La question fondamentale qui se pose alors est la suivante : qui est responsable de ce logiciel infernal et qui a créé les conditions qui ont permis sa prolifération et rendu son utilisation d’une efficacité effarante?
Il est saisissant de constater que tous les responsables politiques du nord au sud de la planète regardent vers la même direction et pointent leur doigt vers le même coupable : Daech. Certes, cette organisation terroriste est responsable de trop de malheurs en Irak, en Syrie, en Libye, en Tunisie, en France, en Belgique, aux Etats-Unis et ailleurs.
Mais qui a labouré, semé et arrosé ? Qui a transformé une simple pépinière terroriste bien contrôlée et confinée dans les montagnes escarpées de l’Hindu-Kush en une forêt maléfique qui menace la planète entière ? Plus concrètement, qui a créé les conditions politiques, militaires et financières pour que la pieuvre terroriste quitte ses grottes de Tora Bora et s’installe dans des centaines de villes et villages dans le monde et transforme la vie de centaines de millions d’êtres humains en cauchemar?
La réponse à ces questions, bien que simple et évidente, a pris la forme d’un tabou qu’aucun politicien au pouvoir en Amérique, en Europe ou dans le monde arabe n’ose écorner. Tout compte fait, cette réticence des politiciens à désigner les vrais coupables est bien compréhensible. Car il y a un fil conducteur qui lie les politiciens de la planète entre eux et des intérêts complexes établis entre leurs pays respectifs qui les empêchent d’appeler un chat un chat.
Répondons à ces questions à la place des politiciens réticents. Les responsables des malheurs à grande échelle causés par le terrorisme dans le monde pendant les quinze dernières années ont des noms et des adresses. Ce sont les familles régnantes en Arabie saoudite et au Qatar et les centaines de milliards de pétrodollars qu’elles ont choisi de dépenser non pas dans le développement des peuples, mais dans le financement du fanatisme, de l’extrémisme, de l’obscurantisme et du sectarisme. Ce sont George W. Bush et Tony Blair qui ont détruit l’Irak et permis le déménagement de l’hydre terroriste avec armes et bagages de ses grottes de Tora Bora vers la Mésopotamie, le berceau de la civilisation humaine ; ce sont Nicholas Sarkozy et Hillary Clinton qui ont fait avaler à l’ONU et à l’Otan le mensonge du génocide que préparait Kadhafi contre son peuple pour détruire le régime et livrer la Libye aux hordes terroristes. Ce sont François Hollande et ses collaborateurs qui pendant des année répétaient inlassablement le leitmotiv « Bachar doit partir » tout en sachant pertinemment que les coupeurs de tête de Daech attendent ce moment tout aussi impatiemment qu’eux pour s’installer à Damas. Ce sont Erdogan et ses collaborateurs islamistes qui ont ouvert leurs frontières au transit des milliers de terroristes vers la Syrie et mis à la disposition de Daech la formidable logistique de l’Etat turc…
Voici les principaux responsables des malheurs bibliques de millions d’Irakiens, de Syriens et de Libyens. Voici les vrais responsables sans lesquels les massacres du Bardo, de Sousse, du Bataclan et d’Orlando n’auraient certainement pas eu lieu.