L’affaire de l’agent du bureau de Poste de Tozeur convoqué puis arrêté par la police n’est pas encore arrivée à son terme.
Suite à l’incarcération à la prison de Gafsa de l’agent du bureau de poste de Tozeur depuis mercredi, le Syndicat général de la Poste tunisienne a tenu aujourd’hui une conférence de presse au siège de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), en présence de Bouali Mbarki, secrétaire général adjoint de l’UGTT et Habib Mizouri, secrétaire général du syndicat de la Poste tunisienne.
Retour sur les faits : en effet, l’affaire a été déclenchée par un agent zélé qui a refusé de remettre un courrier à un policier parce qu’il n’était pas muni d’une procuration. Ce dernier lui ayant expliqué qu’il avait été envoyé par le procureur de la République et lui montrant sa carte de service, rien n’y fit. C’est alors que l’envoyé du Procureur a demandé au postier d’appeler les bureaux du Procureur au téléphone. L’agent de la poste entêté a refusé d’obtempérer se barricadant derrière le règlement en vigueur.
Le lendemain, l’agent de la Poste en question a reçu une convocation pour se présenter au poste de police. Dès son arrivée, il s’est retrouvé écroué à la Prison civile de Gafsa pour poursuivre l’interrogatoire. C’est ainsi que le responsable syndical a expliqué l’affaire à l’opinion publique, lors de différentes interventions radiophoniques.
Présent à la conférence, le secrétaire général du syndicat général de la Poste tunisienne Habib Mizouri a indiqué que la commission administrative de l’Union régionale du travail a pris la décision d’organiser un rassemblement de protestation au cours duquel tous les secteurs participeront et ce devant le Tribunal de Première instance de Tozeur lundi 20 juin et une grève générale a été décidée à Tozeur, dont la date sera fixée ultérieurement.
Et d’affirmer que la commission administrative régionale tiendra plusieurs réunions d’ici la date du procès de l’agent prévu pour le 22 juin.
Par ailleurs, la commission administrative se tiendra demain dimanche 19 juin, pour évaluer la situation et prendre de nouvelles décisions. « Nous considérons que notre collège a subi une injustice et cela nous incite à prendre d’autres mesures », indique-t-il; avant de préciser que ces décisions n’aboutiront pas forcément à une grève. De même, il a appelé l’Instance de la magistrature pénale à assumer sa responsabilité, en intervenant quand il s’agit d’abus de pouvoir. Dans son intervention, il a indiqué que le fonctionnaire arrêté n’a fait qu’appliquer la loi, ni plus ni moins.
De son côté Bouali Mbarki a affirmé que l’UGTT suit de très près l’affaire et a chargé un avocat de défendre l’agent. Tout en affirmant que l’UGTT demeure convaincue de l’importance de l’indépendance de la magistrature, il a rappelé qu’il s’agit d’une injustice.
Ainsi, pour le secrétaire général adjoint de l’UGTT, il s’agit d’une équation très difficile. D’un côté il y a l’intérêt du citoyen dans le service public et de l’autre l’intérêt d’un agent qui se trouve en état d’arrestation injustement, affirme-t-il.