Selon des informations concordantes, l’état-major du comité exécutif du cabinet Edmond de Rothschild, spécialisé dans l’expertise financière, aurait pris la décision « d’écarter la Tunisie de manière indéterminée de ses centres d’intérêt » (9 juin 2016).
A travers cette décision, le groupe financier entend protester contre la non-transparence des conditions dans lesquelles le ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale avait attribué l’appel d’offres relatif au marché de la promotion à l’international du Plan de développement (2016-2020), marché attribué au Groupe Arjil/ Comete/Jeune Afrique Events pour les parties financière et technique.
Rappelons que lors de l’ouverture des plis, fin mars 2016, le Groupe Edmond de Rothschild avait présenté la meilleure offre financière, c’est-à-dire l’offre la moins disante pour remporter le marché, et les médias s’en étaient fait l’écho. Seulement, après l’ouverture des plis et la déclaration de ces résultats, on ne sait plus par quels stratagèmes sinon pour des considérations administratives peu convaincantes, la commission de l’appel d’offres annonce l’attribution du marché au Groupe Argil et compagnie, dont la proposition (5 MDT) est pourtant le double de celle d’Edmond de Rothschild/Esl & Network, 2,5 MDT.
Réagissant immédiatement à cette non-transparence, le Groupe avait convoqué, à l’époque (mois d’avril 2016), une « réunion de crise » urgente de ses réseaux internationaux, afin de se concerter sur cette affaire.
Aujourd’hui, la concertation a mûri et aurait abouti à cette décision catastrophique pour l’image de la Tunisie, pour la crédibilité de ses appels d’offres et pour ses institutions gouvernementales, et surtout, pour un ministère qui est en charge de l’élaboration du Code des investissements, « la Constitution » économique , qui devait rassurer les investisseurs étrangers.
Première conséquence d’une telle décision : le groupe financier aurait décidé d’annuler purement et simplement les audiences programmées avec la présidence de la République, la présidence du Gouvernement Habib Essid et le ministre-négociateur en chef de l’Accord ALECA, Ridha Ben Mosbah. Espérons seulement que cette décision de Rothschild ne sera pas suivie par les autres groupes financiers qui étaient en lice pour remporter ce marché (Lazar et autres).