La pratique de la médecine est dictée par une éthique, qui privilégie avant tout la bienveillance pour l’intérêt de la santé du patient. Néanmoins, il existe une autre relation, souvent controversée, à savoir celle qu’entretient le médecin avec l’industrie pharmaceutique.
Dans un effort de transparence, les données relatives aux « avantages » et cadeaux accordés aux médecins par l’industrie pharmaceutique, sont depuis peu de temps accessibles au grand public, aux Etats Unis.
Afin d’étudier le lien entre les éventuels avantages accordés aux médecins et le volume de prescription des médicaments, des scientifiques de l’Université de Californie à San Francisco se sont intéressés au lien entre les repas offerts aux médecins par l’industrie pharmaceutique et les taux de prescription de quatre classes de médicaments de marque (anti-cholestérol de la classe des statines, deux types de médicaments contre l’hypertension et des antidépresseurs).
A cet effet, une analyse des données a été réalisée du 20 août 2015 au 15 décembre 2015, chez 279 669 médecins. Les résultats de l’étude, publiés dans Journal of the American Medical Association (JAMA), montre que les médecins ayant été conviés à des repas durant lesquels la promotion d’un médicament de marque a été faite, sont susceptibles de prescrire le médicament en question plus que ceux n’ayant pas bénéficié de ce genre d’« offres ». Des repas qui, dans l’écrasante majorité des cas, ne couterait pas plus que 20 dollars aux industriels.
Avec une note d’humour, le Dr. Adams Dudley, auteur principal de l’étude et directeur du Centre for Healthcare Value à l’Université de Californie, San Francisco affirme : « Les médecins sont des êtres humains et les humains ne sont pas indifférents aux cadeaux. »
« Médicalement parlant, ce n’est pas mauvais pour le patient, seulement cela lui coûterait plus cher (que la prescription d’un générique) », ajoute-il.
Morale de l’histoire : « Toujours demander s’il y a un générique qui est tout aussi bon », conclut-il. A bon entendeur!