Le Comité pour l’abolition des dettes illégitimes (CADTM), une ONG de développement qui utilise la dette comme angle d’analyse pour aborder les problèmes de développement a réaffirmé aujourd’hui son soutien à la proposition d’un projet de loi tunisienne pour l’audit de la dette tunisienne.
Dans un communiqué publié aujourd’hui, la députée européenne Marie-Christine Vergiat du groupe GUE-NGL, première signataire de l’appel des parlementaires européens et nationaux pour un audit des créances européennes à l’égard de la Tunisie a affirmé que le remboursement de cette dette mobilise autant de ressources qui ne peuvent pas être utilisées dans des domaines primordiaux comme l’éducation, l’emploi et la santé qui ont été les clés du déclenchement de la Révolution tunisienne. Or sur ces domaines toujours pas le moindre début de réponse.
Et d’ajouter que cet audit permettrait de déterminer les causes et l’impact exact de l’endettement public tout comme la part des dettes publiques odieuses, illégales, illégitimes ou insoutenables.
« L’UE et le FMI viennent de débloquer une deuxième tranche de prêts promis de longue date à la Tunisie qui vont encore peser sur cette dette. Et cette « assistance macro financière » est conditionnée à des réformes structurelles dont on connaît malheureusement les effets néfastes. La majorité des emprunts sert en Tunisie, comme ailleurs, d’abord au remboursement de la dette », a précisé Marie-Christine Vergiat .
Marie-Christine Vergiat a initié en septembre 2011, un appel appelant à un moratoire et à un audit de cette dette afin notamment d’en déduire la dette odieuse qui n’a profité qu’au clan Ben Ali. Appel qui a été soutenu par une centaine de parlementaires européens et nationaux.
« Je vais lancer un nouvel appel aux parlementaires européens et nationaux des États membres de l’UE pour soutenir cette démarche dont je me félicite », a-t-elle ajouté..
Notons qu’une proposition de loi demandant un audit de la dette publique (environ 56% du PIB) vient d’être déposée ce 14 juin par 73 députés de tous les groupes politiques de l’Assemblée des Représentants du peuple de Tunisie, à l’exception de celui du parti Ennahdha. Une grande partie de la dette tunisienne remonte à la période Ben Ali et elle continue de croître depuis son renversement.
La proposition de loi qui vient d’être déposée en Tunisie est le fruit de nombreuses années de travail de la société civile tunisienne et notamment du CADTM appuyé par le Front populaire.