Dans une interview accordée à l’Economiste Maghrébin, Faouzi Cherfi, membre du parti Al Massar s’exprime sur la construction du gouvernement d’union nationale, une initiative qu’a lancée le président de la République Béji Caïd Essebsi.
Il déclare : « On ne peut pas discuter de la constitution d’un gouvernement sans se mettre d’accord sur les programmes socio-économiques qui devront être discutés et les priorités à établir. Si on est d’accord sur une stratégie, sur les objectifs, on aura trouvé la méthode de gouvernance idéale pour faire réussir ces objectifs. A ce moment là, viendra la discussion concernant la construction d’un gouvernement d’union nationale. »
Quel doit être le profil d’un gouvernement d’union nationale?
A cette question, il répond : « Notre vision c’est que ce gouvernement soit dirigé par une personnalité indépendante, qui soit à égale distance des partis politiques. Cela peut être quelqu’un de politisé sans être forcément partisan, mais aussi un chef d’équipe qui supervisera un programme, une équipe solidaire et homogène. D’autant plus qu’il faut que ce gouvernement soit basé sur la compétence, sur l’intérêt du pays, plutôt que de partir sur des intérêts partisans. Parce qu’on a vu à quoi nous a conduit la coalition : à une dégradation réelle, sérieuse, qui commence à être très menaçante sur le plan économique et social. »
Il ajoute que le rôle du chef du gouvernement doit être éminemment politique. A cet effet, il déclare : « Il y a de grands problèmes en Tunisie. Ils sont d’ordre sécuritaire, économique, notamment dans la lutte contre la corruption, l’appréciation du pouvoir d’achat en déclin, la dévalorisation du dinar, l’appareil de production en panne, l’endettement grandissant… Il faut que le nouveau chef du gouvernement puisse avoir le soutien de l’UGTT, et l’UTICA, et des partis politiques. Nous n’avons pas encore proposé de nom, cela viendra en son temps. Le profil correspondra aux priorités recherchées. »