L’Association tunisienne de lutte contre les maladies sexuellement transmissibles et le Sida-Tunis (ATL MST Sida-Tunis) commémorent, comme chaque année, la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues, le 26 juin, et ce en partenariat avec l’ONUDC (Office des Nations Unies contre la drogue et le crime), l’ONUSIDA, la STADD et l’Association Manara.
Pour combattre le fléau mondial de la drogue dans tous ses aspects et avec les dangers et les risques qui le caractérisent, une analyse globale du fonctionnement de ce trafic est un préalable obligatoire. Elle a été établie par le Rapport mondial sur les drogues 2016 de l’ONUDC.
Selon ce rapport qui se base sur les chiffres de 2014, un adulte sur 20 a consommé au moins une drogue en 2014, ce qui représente 250 millions de personnes âgées de 15 à 64 ans et 29 millions de consommateurs de drogues souffriraient de troubles liés à cet usage.
Cela dit, 12 millions d’entre eux utiliseraient des injections et 14% d’entre eux vivraient avec le VIH. Selon les données, il y a 207 400 décès liés à la drogue; on compte 43,5 décès par million d’habitant. Une situation inacceptable qui pourrait être évitée, indique le rapport, en soulignant également que les décès par overdose représentent le tiers, alors que la moitié à peu près des décès est liée à la consommation d’opioïdes (substances psychoactives tirées du pavot à opium, ou leurs analogues de synthèse, comme la morphine ou l’héroïne).
Parallèlement, d’après les experts, il semblerait que l’usage d’opioïdes ait évolué en Afrique, où la consommation d’opiacés a doublé entre les périodes 1980-1997 et 2009-2014. En Tunisie, la prévalence de l’usage de drogues par injection est comprise entre 0,11-0,25% de la tranche d’âge des 15/64 ans. D’un autre côté, les plus importantes saisies d’opiacés ont eu lieu en Asie du Sud-Ouest, puis en Europe, soit 75 % des saisies mondiales d’opium, 61 % des saisies mondiales de morphine et 17 % des saisies mondiales d’héroïne. L’Iran, par exemple, est le pays qui a les plus grandes quantités cumulées d’opiacés, saisies en 2014.
Quant au trafic de cocaïne, il passe par l’Afrique, et semblerait se développer de nouveau. Parallèlement, les indices d’augmentation du trafic à destination de l’Asie, notamment de l’Asie de l’Est et du Sud-Est et du Moyen Orient, ont triplé, passant de 0,45 tonne annuelle en moyenne sur la période 1998-2008 à 1,5 tonne annuelle (2009-2014).
Pour ce qui est du cannabis, le continent américain, mais aussi l’Afrique, enregistrent les plus fortes production et consommation de feuilles de cannabis. En 2014, les trois quarts de leur production ont été réalisés en Amérique du Nord, alors que 14 % l’ont été en Afrique et 5 % en Europe.
Cependant, les principaux marchés de la résine de cannabis sont le Maroc et l’Afghanistan, selon les informations fournies par les États Membres concernant la provenance de la résine saisie. Le Maroc conserve sa première place au classement des producteurs de résine de cannabis, devant l’Afghanistan. La résine de cannabis marocaine se retrouve principalement sur les marchés européens: Allemagne, France, Italie et Royaume-Uni. Tandis que les débouchés de la résine afghane sont essentiellement dans les pays voisins : Pakistan et Iran.
Selon les estimations de l’ONUDC, la valeur totale de l’économie illicite des opiacés a atteint 2,8 milliards de dollars en 2014, soit un montant correspondant à 13 % du produit intérieur brut (PIB) du pays.
Quand on parle du trafic de drogue, on parle également de crime organisé. Le trafic de drogues reste pour les criminels une industrie en constante évolution, mais aussi le business le plus lucratif des marchés illicites internationaux, qui génèrent par an des milliards de dollars, et qui ne connaît pas de règles et encore moins de limites.