Le président Bouteflika l’a de nouveau redit. L’Algérie souhaite bâtir une « économie diversifiée, concurrentielle et performante ». Mais l’après-pétrole » n’est pas des plus faciles.
“ La crise actuelle pourra se révéler une opportunité d’accélérer notre sursaut collectif pour rompre avec le confort de la rente (énergétique), pour rompre aussi avec les pesanteurs de la bureaucratie et pour réhabiliter également la valeur du travail que notre religion sacralise et que le développement exige ».
Mardi 5 juillet 2016, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, n’a pas manqué dans son message adressé au peuple, à l’occasion de la célébration du 54 ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, pour rappeler la (nouvelle) voie à suivre à l’heure où le pays « est confronté aux aléas sévères de la chute des prix des hydrocarbures ». Le prix du baril est passé de 111 dollars en 2016 à 45 dollars ces derniers jours.
Le 25 juin 2016, le premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait promis de « régler définitivement le problème économique du pays ». En visite à Tiaret (ville située a l’Ouest du pays), le Premier ministre n’avait cessé de répéter que l’Algérie œuvrait pour « un nouveau modèle économique » qui ne pouvait aboutir qu’à une « économie diversifiée, concurrentielle et performante ».
Signe de cette orientation, le chef de l’État algérien avait décidé, le 11 juin 2016, d’opérer un remaniement ministériel jugé, ici et là, « économique » en vue de « relancer la croissance et marquer une nouvelle orientation »
Un nouveau ministre des Finances a été notamment, à cette occasion, nommé (Hadji Baba Ammi) ainsi qu’un nouveau ministre de l’énergie (Nouredine Bouterfa). Deux hommes connus pour leur expérience et savoir-faire.
La « rente pétrolière » n’a pas favorisé les réformes nécessaires
Deux ministres qui devraient mettre en place le « nouveau modèle économique », dont les contours ont été décidés au cours de réunion tripartite (gouvernement, patronat et syndicat) du 5 juin 2016.
A Alger, on continue toutefois à s’interroger sur la capacité des différents acteurs économiques du pays à réussir ce nouveau cap : le pétrole et le gaz représentent 95% des exportations de l’Algérie et 60% du budget de l’État.
La « rente pétrolière » n’a pas favorisé les réformes nécessaires. L’Algérie est aujourd’hui un pays qui n’attire pas beaucoup les investisseurs (aussi bien locaux qu’étrangers) en dehors du secteur des hydrocarbures.
Le pays figure parmi les plus mal classés au monde en matière de la réalisation des affaires. L’Algérie est à la 163 ème place sur 189 pays du Doing Business 2016 de la Banque Mondiale. Un classement mondial réalisé sur la base de questionnaires et de rencontres avec des experts.