21 plaintes ont été déposées auprès du procureur de la République contre l’Organisation I Watch par Nessma Tv, annonce l’avocat de la chaîne privée aujourd’hui, 13 juillet, lors d’une conférence de presse tenue au siège de la chaîne privée.
Lors de la conférence de presse, les responsables de la chaîne ont récusé les accusations mentionnées dans un travail d’investigation menée par l’organisation I Watch estimant que la chaîne est impliquée dans plusieurs malversations allant de l’évasion fiscale, aux prêts bancaires sans garantie de la Banque de l’Habitat, en passant par des transferts d’argent illégaux et autres accusations.
D’ailleurs, après la publication du travail d’investigation, la réponse de la chaîne n’a pas tardé. En premier lieu, un communiqué de presse a été envoyé invitant les médias à ne pas aborder la question et à la tenue d’une conférence de presse pour répondre aux accusations.
Pour Ghazi Karoui, ce n’est pas uniquement Nessma Tv qui est ciblée, mais c’est toute la Tunisie, la jeunesse qui a fait preuve de réussite dans différents domaines. Et d’indiquer que ce genre d’organisation veut détruire la réussite. Il s’agit de personnes financés par des forces étrangères, martèle-t-il.
Ghazi Karoui a tenu à exposer les arguments qui, selon lui, plaident pour l’innocence de la chaîne et de ses filiales. Ainsi, en ce qui concerne les prêts octroyés par la Banque de l’Habitat à Nessma Tv sans garantie, Ghazi Karoui a montré des documents officiels prouvant que toutes les échéances de remboursement ont été honorées et que contrairement à ce qu’I Watch prétend dans son rapport, des garanties ont été données de la part de Nabil Karoui et de la part de Nessma Tv, avec des intérêts remboursés de 444 000 de dinars.
Sur un autre volet et dans le même cadre des réponses aux accusations, Ghazi Karoui a affirmé que Nessma Tv n’a jamais transféré de l’argent vers des destinations étrangères. Il a affirmé dans le même contexte que de 2005 à 2015, Nessma Tv a au contraire généré une entrée de devises en Tunisie de l’ordre de 160 millions de dinars. « Nous aurions pu garder notre argent à l’étranger en toute légalité mais nous avons préféré en faire bénéficier le pays », indique-t-il. Il a affirmé qu’il n’y a jamais eu distribution de dividendes aux actionnaires.
D’après le même intervenant, la soi-disant enquête menée par I Watch est truffée d’ erreurs : l’investigation parle d’un groupement appelé Nesma Limited qui n’a rien à voir avec le groupe Karoui and Karoui et parle d’une autre entreprise canadienne qui n’a rien à voir avec le groupe; ce qui dénote d’une volonté d’induire en erreur les lecteurs et l’opinion publique.
Par ailleurs, Ghazi Karoui a rappelé que des agissements pareils sans fondements peuvent léser l’économie tunisienne et ébranler la confiance des investisseurs. « Une campagne pareille vise à défigurer l’économie tunisienne et à faire fuir les investisseurs », réaffirme-t-il.
L’avocat chargé de l’affaire a annoncé le dépôt de 21 plaintes auprès du Procureur de la République. Et d’annoncer que le groupe Karoui and Karoui n’a rien à cacher. De même plusieurs instances et comités ont été saisis : UTICA, UGTT, Association des directeurs de journaux et l’Association professionnelle des banques. L’avocat a avancé que le rapport du commissaire aux comptes sur la situation de trésorerie arrêté au 31 décembre 2014 montre que l’association « ne détient pas une comptabilité conforme au système comptable des entreprises telle que prévue par la loi n°96-112 relative au système comptable des entreprises ».
Se basant sur le même rapport, l’avocat a indiqué que contrairement aux décrets des associations, I Watch ne procède pas au règlement de ses opérations par virement ou par chèque pour les montants supérieurs à 500 dinars.
Interpellé par leconomistemaghrebin.com, Nabil Karoui, le PDG démissionnaire de la chaîne, a affirmé qu’il n’est pas question de pardonner et de se réconcilier étant donné que son honneur, celui de ses employés et des actionnaires n’ont pas de prix. « S’ils détiennent des preuves tangibles qu’ils les présentent », affirme-t-il.