Le document de l’« Accord de Carthage », qui représente la feuille de route pour la constitution d’un gouvernement d’union nationale et la fixation de ses priorités, a été signé, ce mercredi 13 juillet 2016, au Palais présidentiel de Carthage, en présence de neuf partis politiques ( le mouvement Ennahdha, Nidaa Tounes, le mouvement Projet de la Tunisie, l’UPL, Afek Tounes, le mouvement Echaab, le parti Al Moubadara ( l’Initiative), Al-Jomhouri et Al Massar) et de trois organisations nationales, à savoir l’Utica, l’Ugtt, et l’Utap.
Intervenant suite à la signature de l’accord, le Président de la République, Béji Caïd Essebsi, a mis en avant le consensus qu’a suscité cette initiative, « qui n’est en fait, orientée contre personne, mais vers l’intérêt du pays », souligne le Chef de l’Etat.
« Notre responsabilité et la situation générale dans le pays nous ont dicté cette initiative. La situation économique, financière, sociale, et sécuritaire étant connue de tous, nous ne pouvions pas continuer ainsi. Il fallait bien trouver une alternative. Nous ne parlons pas là de personnes, mais de politique », a-t-il aussi souligné.
Béji Caïd Essebsi a aussi fait savoir qu’il n’ est pas personnellement intervenu dans le contenu de l’Accord de Carthage, qui représente, selon lui, l’opinion générale tunisienne, exprimée par les partis et les organisations participant aux négociations.
L’Accord de Carthage est, tel que perçu par le Président de la République, un pas en avant sur la voie du redressement de la situation et de la sortie de la crise. Le consensus qui se dégage de cette initiative c’est aussi selon lui, une leçon adressée à l’extérieur comme à l’intérieur.
Evoquant l’actuel gouvernement, Béji Caïd Essebsi estime que « ce dernier a fait de son mieux, dans les circonstances connues, mais qu’il n’a certes pas pu satisfaire toutes les attentes. Aujourd’hui, il faut avancer », poursuit-il, réaffirmant son optimisme de voir les différentes sensibilités mobilisées autour de cette initiative.
Béji Caïd Essebsi a aussi évoqué les rumeurs le concernant, estimant qu’elles parviennent d’une « association de malfaisants » qui cherchent à déstabiliser le pays et auxquels il n’accorde personnellement aucun intérêt, ni importance. A ce titre, BCE a invité les médias à respecter l’éthique et la déontologie quand il s’agit de l’intégrité sanitaire, physique et morale des personnes.
A la fin de son intervention, Béji Caïd Essebsi a affirmé que la balle est actuellement dans le camp de l’Assemblée des représentants du peuple qui aura à statuer sur cette initiative. « L’actuel Chef du gouvernement, à qui je dois tout le respect, et qui est connu pour son intégrité et son dévouement, a opté pour le suivi de la voie constitutionnelle. Et c’est cette voie qui va prévaloir, dans le seul intérêt de la Nation et loin de tout esprit de règlement de compte. »
L’accord de Carthage tel que présenté s’articule autour de six axes fondamentaux, à savoir la poursuite de la guerre contre le terrorisme, l’accélération du processus de croissance pour atteindre les objectifs de développement et d’emploi, la lutte contre la corruption et l’instauration des fondements de la bonne gouvernance, la maîtrise des équilibres financiers et la poursuite d’une politique sociale efficace, l’instauration d’une politique spécifique pour les villes et les collectivités locales, le renforcement de l’efficacité de l’action gouvernementale et la poursuite de la mise en place des institutions opportunes.