La tentative de coup d’Etat militaire contre le régime d’Erdogan, le 16 juillet 2016, nécessite un décryptage. La conjoncture difficile que traverse la Turquie permet d’identifier des scénarios vraisemblables :
- Une demande de retour à l’idéaltype d’Ataturk : Ce leader a affirmé sa rupture avec le passé ottoman et engagé des réformes radicales. Il mit fin au régime du sultanat, en 1922. Après la proclamation de la République, il inscrivit la laïcité dans la Constitution turque, donna le droit de vote aux Femmes et remplaça l’alphabet arabe par l’alphabet latin. Le pouvoir actuel, d’esssence islamiste, remet en cause progressivement la révolution kemaliste. Or l’armée était la clef de voûte du régime. La remise en cause de ses priorités, suite à une culpabilisation de certains de ses dirigeants, attachés au kémalisme, suscite son inquiétude.
- Pour une démocratisation, au-delà de l’électoralisme : l’autoritarisme du Président Erdogan, ses velléités de promouvoir un régime présidentiel à son profit, inscrit sa gouvernance dans la démocratie de l’islam politique, réduite à son processus électoral. Cette démocratie formelle élargit ses prérogatives de gestion, à l’instauration d’un projet de société, remettant en cause la modernité, la laïcité et l’égalité des droits Hommes/femmes, confirmés par les discours d’Erdogan, contre l’égalité. De ce fait, Erdogan a suivi l’itinéraire de Mohamed Morsi et critiqué le président Sissi.
- La guerre civile : La lutte contre les kurdes a instauré la guerre civile. D’autre part, subissant de sanglants attentats, la Turquie a rompu avec Daech, qu’elle a longtemps ménagé. Les secours en hommes et en armes, en faveur des mouvements radicaux venaient, en effet, de la région frontalière turque.
- Le fiasco de sa politique étrangère : Stratégie régionale de surenchère au Moyen-Orient, le président Erdogan aurait opté pour un néo-ottomanisation, affirmant son jeu de rôle en Syrie et en Irak. Sa rupture avec Israël s’inscrit dans sa volonté de se rapprocher des Arabes. D’autre part, prenant ses distances avec la Russie, l’armée turque a abattu un de ses avions militaires, intervenant en Syrie. Prenant compte de son isolement, la Turquie normalise ses relations avec Israël, le 26 juin, après six ans de brouille. Ce qui mécontente l’opinion musulmane dans l’aire arabe et en Turquie. D’autre part, le président Erdogan, a présenté ses excuses auprès de Moscou et demandé le rétablissement de leurs relations.
Ces différentes raisons pouvaient mobiliser de nombreux acteurs nationaux et régionaux. D’ailleurs l’étranger a mis du temps pour affirmer son soutien à « la continuité en Turquie ». Cette crise grave pourrait avoir deux conséquences :
- La relativisation du jeu de rôle de la Turquie au Moyen-Orient. Ce qui l’inciterait à réviser sa politique syrienne et à redimensionner ses ambitions régionales. Peut être opterait-elle pour une neutralité de ses relations entre les mouvances palestiniennes, après son choix préférentiel de Hamas. D’ailleurs son alliance avec Israël limiterait nécessairement ses marges de manœuvres, dans l’aire arabe et le tiers-monde.
- L’épreuve du coup d’Etat avorté risquerait de développer l’autoritarisme du régime. Cette opportunité de purger l’armée républicaine pourrait-elle expliquer un scénario gouvernemental ? Nous excluons cette hypothèse, peu vraisemblable.
- La nouvelle conjoncture risque d’instaurer la guerre civile. Mais le retour de la sagesse impliquerait l’instauration d’une ère de concorde, confirmant l’attachement au discours d’Ataturk, qui constitue le vrai patrimoine idéologique de la Turquie.
C’est un coup d’état réussi.
2745 juges sont arrêtes. des juges… quel est le rapport ?
L’armée est garante de la laïcité, ce que déteste par dessus tout, Erdogan son gouvernement ultra conservateur.
La grande purge a commencé dans le pays , le peuple turc n’a rien compris, ils vont désormais en subir les conséquences, dans la douleur. La peine de mort va être rétablie.
La VRAI dictature désormais va s’installer.
L’Europe, qui donne des milliards dans les poches de Erdogan, pour soit disant « freiner l’immigration », achète en fait la paix. Pour combien de temps.