Décidément la Russie n’a pas la cote et est l’objet de critiques même dans le domaine de la santé. Alors que la tendance est à la stagnation du nombre de cas de sida ou au recul, les nouveaux cas de sida augmentent en Russie.
Une évolution qui marque un « relâchement » dans la lutte contre cette maladie, chose qui (en toute logique) déplaît à la communauté médicale internationale.
Il faut dire qu’en matière de prévention , la Russie ne déploie pas tous les efforts nécessaires. En effet, selon le Centre fédéral russe de la lutte contre le sida, le nombre de cas confirmés séropositifs a dépassé un million de personnes en 2015, et près de 200 000 personnes sont décédées depuis. Une tendance à l’augmentation expliquée par une marginalisation des personnes à risque à savoir : les homosexuels, les prostituées et leurs clients, les transsexuels, les consommateurs de drogues injectables et les prisonniers. La prévention serait en effet, mise de côté, au profit du traitement.
Si l’on prend l’exemple des consommateurs de drogues, les mesures prises par la Russie telles que l’interdiction de la méthadone, un substitut médicamenteux à l’héroïne efficace dans la prise en charge des toxicomanes et donc dans la prévention de la transmission du sida dans ce groupe à risque, semblent réduire les moyens de lutte contre cette maladie.
Ainsi dans une conférence de presse tenue à Genève, Michel Sidibé, directeur de l’Onusida, a tiré la sonnette d’alarme : « Si vous ne contrôlez pas l’épidémie au sein de ces groupes, parce que vous les marginalisez, parce que vous les excluez, parce que vous les criminalisez (…) vous allez avoir l’infection qui va s’étendre à l’ensemble de la population ». « Si des gens ne se sentent pas en sécurité ou ne peuvent pas avoir accès aux services de prévention, nous ne viendrons pas à bout de cette épidémie », ajoute-t-il.
D’autres régions du monde voient une montée du nombre de cas de sida. Entre 2010 et 2015, les Caraïbes, le Moyen-Orient et Afrique du Nord, ainsi que l’Amérique Latine ont vu une augmentation des cas de sida avec des taux respectifs de : 9%, 4% et 2%.
En 30 ans, l’épidémie du sida a fait près de 35 millions de morts, quel seuil faudra-t-il franchir pour voir adopter enfin une politique unifiée et cohérente de lutte contre le sida sur le plan mondial ?