Maîtrisant son discours et pesant ses mots, le coordinateur général du Mouvement du Projet Tunisie, Mohsen Marzouk, a prononcé son discours au palais des sports à l’occasion du premier congrès constitutif du parti.
Moment tant attendu que ce soit par le parti ou les observateurs de la scène politique afin de découvrir le nouveau-né du paysage politique tunisien.
Dans une ambiance festive, le congrès constitutif s’est tenu au palais des sports. Une constellation de personnalités politiques arabes et étrangères étaient présentes. Le Président de la République, Béji Caïd Essebsi, n’a pas assisté à l’événement. Chose qui a provoqué des huées et un mouvement de désapprobation au sein des militants du parti.
En effet, le Président de la République a envoyé un message désapprouvé par l’assistance. « Nous comprenons très bien la raison de cette absence », a commenté Mohsen Marzouk.
Au début de son discours, il a félicité tous les intervenants qui ont contribué à la constitution du parti politique. Députés, militants, jeunes militants : »Nous avons pu construire cet espace dans un court laps de temps poussé par notre passion pour la nation tunisienne », dit-il
Ainsi, le coordinateur général du parti a bien précisé le positionnement idéologique de son parti puisqu’il se place dans la continuité du mouvement de la réforme tunisienne qui remonte à 200 ans, précise-t-il.
Raison pour laquelle, il n’a pas oublié de citer les acquis de l’État moderne de l’indépendance allant jusqu’à l’élaboration du code du statut personnel. Et sans oublier de citer le leader Habib Bourguiba. Et même les références culturelles à l’instar du poète Abou el Kacem Chebbi et de Hannibal.
Optimiste et déterminé, Mohsen Marzouk a affirmé que le terrorisme ne vaincra pas et il a manifesté son soutien aux pays ayant connu les frappes douloureuses du terrorisme comme l’Irak, la Syrie, la Libye, la Palestine, le Yémen, la Turquie et la France. « Nous n’avons pas peur des menaces et des obscurantites », dit-il.
La démocratie interne n’étant pa un vain mot pour ce parti, Mohsen marzouk a affirmé que le Mouvement n’a pas imposé de programme à ses militants. Bien au contraire, « nous sommes venus pour apprendre plein de choses de vous sur la situation de la Tunisie » et de continuer : « Parmi nos objectifs, nous essayerons de rétablir la confiance des Tunisiens en la classe politique », dit-il.
Le coordinateur général a indiqué que la démocratie est la méthode à suivre au sein de son parti, l’ouverture sur les avis des militants, l’instauration d’une direction collective pour le parti et ce pour contribuer à l’innovation de la démocratisation et la modernisation de la vie partisane.
Sans vouloir faire de promesses électorales, Mohsen marzouk a lancé » le Mouvement du Projet de la Tunisie ne promet dans l’immédiat que ce qui est possible »
Mais de quoi la Tunisie a besoin ? La réponse semble être toute prête lors du discours. Mohsen Marzouk estime que la Tunisie a besoin d’une meilleure application de la loi. D’ailleurs le programme de sauvetage du pays doit réaliser les équilibres financiers et économiques, et ce, pour réduire l’endettement, la relance des secteurs économiques, l’exploitation des richesses du pays comme le phosphate, le tourisme et l’agriculture, récupérer le manque à gagner à cause de l’évasion fiscale.
Cependant le programme de sauvetage ne peut être réalisable que grâce à :
-La bonne gestion des deniers publics
-La réconciliation économique, administrative et politique globale
-L’activation du pacte social
-L’utilisation des compétences des retraités pour la formation et l’encadrement : « Les choix doivent être orientés dans ce sens lors de la formation du prochain gouvernent d’union nationale ». Et de souligner l’importance de la lutte contre la corruption qui, selon lui, s’est propagée dans tous les domaines médias, économie, politique et autres. Pour lui la Tunisie ne peut plus attendre.
Revenant sur le profil du prochain chef du gouvernement, Mohsen Marzouk estime qu’il doit être une compétence de très haut niveau. Il a par ailleurs profité de l’occasion pour appeler tous les démocrates à s’unir dans un front unique. Et de s’interroger pourquoi ne pas s’unir, » qu’est-ce qui vous en empêche ? », s’interroge-t-il.
Dans la même optique, Mohsen Marzouk a expliqué la raison pour laquelle il n’a pas invité quelques partis politiques à l’instar du mouvement Ennahdha. « Nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde avec un parti qui mélange politique et religion » et de continuer qu’il n’a invité que les partis appartenant à la famille des démocrates.