Comme prévu, une séance plénière se déroule actuellement à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) et consacrée au vote de confiance au gouvernement Habib Essid qui a prononcé son discours devant les députés.
Le Chef du gouvernement a tenu à rappeler qu’après la victoire de Nidaa Tounes aux élections de 2014, l’idée était de désigner un chef de gouvernement qui n’appartient pas au parti du pouvoir.
Habib Essid a rappelé les priorités de son gouvernement, notamment la lutte contre le terrorisme, la maîtrise des prix, la lutte contre la corruption, la lutte contre le chômage,
« Le début était très difficile. On était face à plusieurs problèmes socioéconomiques. La non-exécution de certains projets a impacté le développement. On a visité plusieurs régions et gouvernorats que les anciens responsables n’ont pas visité », a-t-il précisé.
Et d’ajouter que l’objectif était de garantir une certaine stabilité parce que la succession en cascade des gouvernements a eu un impact très négatif sur la situation du pays.
Le Chef du gouvernement n’a pas manqué d’énumérer les difficultés que son gouvernement a rencontrées. Il a estimé que le report du débat sur la loi électorale était un mauvais choix et le report des élections aura des conséquences très graves.
S’agissant de la formation d’un gouvernement d’union nationale, Habib Essid a précisé qu’il n’a pas refusé l’initiative du Président de la République, mais « on a subi des pressions. Plusieurs parties ont demandé ma démission pour « faciliter » le changement. Certaines personnes sont allées jusqu’à me dire : « allez vite, on attend cette place du président du gouvernement.», a-t-il renchéri.
Expliquant le choix d’aller à l’ARP, le Chef du gouvernement a déclaré : « Si j’ai été nommé à ce poste, c’est grâce à la majorité parlementaire et au Président de la République. Je suis à l’ARP dans le cadre du respect de la Constitution. On ne court pas derrière les postes et les responsabilités, le plus important c’est le respect de la Constitution. On est ici pour donner l’exemple et laisser une bonne image de notre pays et de notre démocratie naissante ».
« Je ne suis pas là pour vous convaincre. Je suis sûr que vous n’allez pas voter pour le gouvernement. On a travaillé sans cesse pour le pays , et on ne court pas derrière les postes », a-t-il ajouté.
Toutefois, Habib Essid a fait savoir que la Constitution tunisienne n’est pas compatible avec la réalité du pays et la mentalité ambiante au niveau du pouvoir.
Quant à l’administration, elle est en train de subir beaucoup de pressions parce que la charge de travail est énorme. Evoquant le paysage politique dans le pays, Habib Essid a reconnu que les crises politiques successives au sein des partis avaient provoqué le changement de gouvernement en janvier 2016. Et d’ajouter que le choix du gouvernement avait pour fondement les compétences et non pas les résultats des urnes. Plusieurs parties étaient contraires à ce choix, rappelle-t-il.
« Un délégué a déclaré sur son compte facebook « Dégage » au chef du gouvernement. De quel Etat parle-t-on ?! », a-t-il dit.
A la fin de son discours, le Chef du gouvernement a recommandé de trouver très vite une solution radicale à la crise qui secoue le secteur des phosphates car, selon lui, la solution n’est certainement pas militaire comme plusieurs l’ont demandé, il faut y prendre garde.