Selon la Constitution tunisienne, lorsque la confiance est retirée au gouvernement, le Président de la République dispose d’un délai de dix jours pour proposer un nouveau chef de gouvernement, affirme le constitutionnaliste Amine Mahfoudh à leconomisetmaghrebin.
« Mais dans tous les cas de figure, ce nouveau chef de gouvernement doit bénéficier de la majorité absolue au sein de l’ARP, soit 109 députés », précise-t-il.
Tâche peu aisée, selon le constitutionnaliste, étant donné qu’il n’existe pas un seul parti qui gouverne et parce qu’ aucun parti politique au sein de l’ARP ne dispose de la majorité absolue. « C’est ce qu’ont connu Habib Essid, Ali Larayedh, Hamadi Jebali, la moyenne générale est une année de gouvernement », dit-il.
Dans la même perspective, il a indiqué « qu’on n’est pas en train de résoudre les vrais problèmes qui sont à l’origine de cette crise. C’est vrai, nous sommes en train de respecter les formalités mais ça ne résout pas les problèmes », indique-t-il.
La crise est plus aiguë qu’il n’y paraît pour notre interlocuteur et la prochaine période nécessitera plusieurs tractations et moult négociations.
Interpellé sur la prise de position de l’un des ministres du gouvernement actuel qui avait affirmé que si le gouvernement a échoué les ministres, par contre, n’ont pas échoué, le professeur a commenté en disant qu’il s’agit de propos politiques et qu’il faut en tirer des conséquences politiques. « Habib Essid aurait dû démettre le ministre qui a tenu de tels propos» et de continuer : » C’est grave, il s’est avéré que dans ce gouvernement il n’y a pas de chef, pas de solidarité et ce sont les acteurs politiques qui en ont voulu ainsi », conclut-il.
Dans la même perspective, il a indiqué que rien ne s’oppose au fait que les actuels ministres au gouvernement sortant fassent partie du prochain gouvernement car la reconduction est possible même en cas de non-renouvellement de la confiance.
« Parfois on voit que les vrais décideurs ne sont pas ceux qui ont été désignés à leurs postes comme le Chef du gouvernement. Ces décideurs n’occupent aucun poste dans le gouvernement mais disposent du vrai pouvoir, comme c’est le cas de Rached Ghannouchi », fait-il remarquer.