Revenant sur le coût de l’immobilisme et la non-action que connaît la Tunisie depuis le lancement de l’initiative du gouvernement d’union nationale, Noureddine Hajji, Expert-Comptable et Directeur Général de EY Tunisie, a précisé que le nouveau gouvernement doit être mis en place dans les plus brefs délais, et passer aux actions prioritaires immédiatement pour créer l’électrochoc nécessaire au redémarrage de la machine économique.
«Heureusement que cet immobilisme a coïncidé avec le mois de Ramadan et l’été, une période qui est déjà connue par la baisse de la productivité et l’absentéisme. Mais les Tunisiens en général et les opérateurs économiques en particulier ont essuyé tellement de déceptions par le passé et les agrégats macroéconomiques, ceux des finances publiques en particulier, ont tellement baissé qu’il ne nous en faut pas beaucoup pour atteindre le point de non-retour. Le point de non-retour signifie qu’on perd définitivement espoir quant à une reprise possible et on entrera dans une spirale plutôt destructive. Alors, il ne faut surtout pas qu’on en arrive là», a-t-il indiqué.
A cet égard, Noureddine Hajji a préconisé de nommer un Chef de gouvernement courageux et à forte personnalité, capable de transcender les desiderata des partis politiques, d’avoir un gouvernement restreint, en consolidant notamment les départements économiques et qui place le sujet économique en haut de ses priorités. Le succès ou non de toute cette démarche de Gouvernement d’Union Nationale sera déterminé par la capacité du nouveau gouvernement à produire l’électrochoc dans les quelques jours et les toutes premières semaines de sa nomination.
Selon lui, il s’agit de faire réellement prendre conscience au commun des Tunisiens de la gravité de la situation et de ses conséquences sur la population (incapacité de paiement des salaires dans le secteur public par exemple), d’activer le retour au travail et à la discipline partout, de remettre les entreprises publiques, en particulier dans les secteurs productifs en état de marche normale, d’évacuer tous les obstacles à la production et engager tous les Tunisiens, incluant les partenaires sociaux, dans une dynamique de création de richesses avant de penser à leur répartition, de s’attaquer fermement, avec des exemples à l’appui, aux barons de la contrebande et du commerce parallèle, aux corrupteurs et corrompus au niveau de l’administration et aux fraudeurs fiscaux.