L’actuel ministre des Affaires locales, Youssef Chahed, sera-t-il le prochain chef du gouvernement ?
Sur la scène politique, Youssed Chahed incarne ce nouvel espoir, à savoir une jeunesse longtemps laissée pour compte dans le monde politique. Né en 1975, il est titulaire d’un diplôme en agro-économie à l’Institut national agronomique de Tunis, puis d’un doctorat dans la même spécialité en France. Il est aussi professeur dans plusieurs universités en Tunisie et en France. Sur le plan politique, il a été nommé secrétaire d’Etat chargé de la Pêche auprès du ministre de l’Agriculture, le 6 février 2015 sous le gouvernement Habib Essid. Mais après le remaniement du 12 janvier 2016, voilà qu’il a été propulsé ministre des Affaires locales, lequel a hérité le plus lourd dossier, les élections municipales et régionales, mais aussi le pouvoir de la décentralisation, constituant plus d’un appui dans un processus de transition démocratique.
Beaucoup de questions importantes vont aussi se poser : Serait-ce un défi de la nouvelle génération qui monte et qui fait peur, où durant plus de trente ans, on a vu défiler que des septuagénaires, des octogénaires.
Cependant à moins de maintenir cette illusion rétrospective, cela ne fait aucun doute que la jeunesse d’aujourd’hui doit tracer son chemin. Une chose est sûre, elle doit faire ses preuves, bien qu’à un moment donné, elle est considérée comme maillon faible du paysage politique. Rappelez-vous qu’en 1956, le leader Habib Bourguiba a choisi des ministres jeunes autour de lui.
Mais voilà, d’ores et déjà, la course est lancée. Certes, bien des noms qui seront éliminés, d’autres verront leur nom en tête de liste. Or la question demeure, le chef du gouvernement sera-t-il issu de la coalition au pouvoir, dans la mesure où la personnalité indépendante ne sera qu’une option. Les dés sont loin d’être jetés.
Le Mouvement Ennahdha n’a pas encore donné son avis concernant la proposition de Youssef Chahed en tant que chef de gouvernement d’union nationale.
Il est vrai que le nom circule depuis peu. D’ailleurs, plusieurs partis ne se sont pas encore exprimés sur la question. Comme l’UPL, dont le président du bloc parlementaire, Tarek Fetiti, s’est contenté de faire part de son étonnement sur les ondes radiophoniques d’une chaîne privée faisant remarquer qu’il n’est pas possible de trancher en la matière puisque rien n’est encore officiel.
Il est à noter que des consultations ont été tenues hier soir au palais présidentiel concernant le profil du prochain chef de gouvernement, et ce, en présence des représentants des partis politiques et d’organisations nationales signataires de l’Accord de Carthage.