Houcine Abassi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a annoncé, lors d’un discours en commémoration du 69ème anniversaire des événements du 5 août 1947, que l’UGTT n’a nullement l’intention d’accorder un chèque en blanc au futur gouvernement et qu’il devra se conformer au document de l’Accord du Carthage.
Comme il a également ajouté que le pays traverse une étape difficile, “Du jamais vu”, a-t-il souligné. Une situation difficile, s’est-il exclamé, en poursuivant: “ que même dans le passé, cette situation n’existait pas”.
Par ailleurs, il a ajouté que l’UGTT veillera à ce que la question nationale soit au coeur des débats. Evoquant, entre autres, l’égalité fiscale et sociale, les dimensions sociale et économique en étroite corrélation”, ce sont, en partie, les priorités que l’UGTT s’engage à appliquer.
Cela dit, le climat social-politique, qui, pour rappel, est de plus en plus tendu, changera-t-il la donne dans les prochains jours, ou encore risque-t-il de s’échauffer? Entre les revendications des demandeurs d’emploi pour avoir une vie digne et décente, les régions intérieures laissées pour compte, les perspectives économiques qui ne se sont pas pour autant améliorées : une croissance qui tend de 1 vers zéro, la baisse de la productivité. Ce sont des questions essentielles auxquelles le prochain gouvernement se doit d’avoir un plan d’action pour une sortie de crise.
Il est clair que l’UGTT a joué un rôle important, un rôle d’observateur de tous les gouvernements, et ce, dans l’objectif de l’instauration de la paix sociale et de la stabilité dans le pays, a souligné Samir Cheffi, secrétaire général adjoint de l’Ugtt, dans une récente déclaration, en poursuivant: “L’UGTT soutient toute proposition allant dans l’intérêt du pays. Être au pouvoir ne concerne pas seulement les partis politiques. D’autres parties doivent jouer le rôle de régulateur et de garde-fou”.
Dans ce contexte où la question du chômage, mais aussi de la précarité, n’a pas encore été traitée comme il se doit, le gouvernement d’union nationale devra faire face à plusieurs défis : créer un environnement favorable à la paix sociale, lutter contre le chômage entre autres… Ce sont des obstacles parmi d’autres, mais les résoudre, est loin d’être facile.
Notons que le 5 août 1947 est la date la première manifestation où le départ de l’autorail pour Tunis a été empêché. La manifestation a dégénéré sous la pression des sans-travail. Il y eut 30 morts et de nombreux blessés.