Cette interview a paru dans le numéro 691 de L’Économiste Maghrébin, actuellement en vente dans les kiosques.
Vous êtes l’une de ces créatrices de mode qui ont su redonner à l’artisanat tunisien ses lettres de noblesse. Si vous nous donniez un petit aperçu de votre histoire et de votre passion pour la Haute couture ?
La Haute couture et la broderie artisanale sont un rêve, une passion d’enfance qui ont décidé de mon avenir professionnel. J’aimais les couleurs, la mode et tout ce qui était artisanal depuis que j’étais très jeune. Et ce ne sont pas mes études scientifiques – je suis orthophoniste de formation – qui m’ont fait oublier cette passion avec laquelle j’ai renoué dès mon retour de France où j’avais fait mes études supérieures.
J’ai aussitôt donc ouvert mon premier atelier, avec mes tout petits moyens. On n’était que trois personnes au départ, et très vite, ce rêve a pris corps et est devenu réalité.
« Tout ce qui réussit commence par un rêve »
Le succès de mes premiers pas dans le monde de la Haute couture et de la broderie artisanale m’a beaucoup encouragée à aller de l’avant. Et au fur et à mesure que mon projet avançait, mes ambitions grandissaient. Mes défilés en Tunisie et à l’étranger ont été un grand succès.
De nombreuses célébrités ont été séduites par mes créations et par l’esprit artisanal qui est le nôtre et qui s’inspire du patrimoine tunisien dans son aspect le plus brut et le plus fin.
Aujourd’hui, je continue à investir dans ce que nous avons de plus cher, notre patrimoine, et je suis contente de constater ce retour à l’artisanat, au fait-main qui déferle actuellement en Tunisie, et qui se ressent aussi bien chez les jeunes que chez les moins jeunes.
Quel message voulez-vous adresser à la femme tunisienne à l’occasion de sa fête nationale ?
La femme tunsienne est aujourd’hui présente dans tous les domaines. Son succès, c’est aussi celui du pays. J’invite la femme à s’accrocher à ses rêves, à ses ambitions et à garder le même esprit combatif, qui l’a toujours caractérisée, pour réussir à jouer pleinement le rôle qui est le sien dans la société.
J’invite aussi les plus passionnées par notre patrimoine, parmi les femmes de mon pays, à cultiver leur passion, à s’investir dans notre artisanat, notre art culinaire, notre culture et à s’armer de volonté pour que leurs passions prennent vie. Tout ce qui réussit commence par un rêve, mais faire du rêve ou de la passion une profession demande beaucoup de travail et beaucoup de courage. Et ce n’est pas ce qui manque chez la femme tunisienne.