Organisée par l’Association du festival de Korba, la 42ème édition du Festival national du théâtre amateur de Korba se tiendra du 16 au 25 août 2016, sur le thème « Eteins la télévision et sors pour aller au théâtre ».
Huit pièces de théâtre ont été sélectionnées pour participer à la compétition officielle du festival, en provenance de différents gouvernorats : Sidi Bouzid, Sfax, Tunis, Béja, Tataouine, Médenine, Kébili. De même, quatre pièces de théâtre seront jouées en marge du festival, et notamment « Violence » de Fadhel Jaïbi.
Outre les spectacles, le festival organisera une conférence le 20 août sur le thème : « Quel rôle pour le théâtre dans le mouvement social et culturel? », en présence du penseur Slim Doula et du critique de théâtre Ahmed Hadhek El Oref.
Quatre stages en théâtre seront assurés par des professionnels au profit des participants du festival : un stage en commedia dell’arte, en préparation du comédien selon le principe de la biomécanique, en préparation du comédien selon le principe du Tai Chi et un stage ciblant le corps et la voix.
A Korba, la tradition théâtrale ne date pas d’hier
En marge de la conférence de presse à Korba, tenue récemment pour présenter la 42ème édition, le président de l’association du Festival de Korba, Mohamed Chaâbane, a affirmé à leconomistemaghrebin.com que le festival de Korba a un rôle crucial dans la création du dynamisme culturel de la ville, étant donné qu’il s’agit d’un festival fondé en 1964. D’après, notre intervenant, à travers les années, le festival a contribué à la formation de plusieurs générations de comédiens connus à l’échelle nationale, comme Zouhira Ben Ammar, Fadhel Jaïbi, Fethi Akari, quelques autres noms. « Je considère que ce festival est la seule action culturelle qui exerce de l’influence dans la ville de Korba. Tout au long des jours du festival, la ville vit au rythme du festival, en tant qu’action socioculturelle », renchérit-il.
Cependant deux problèmes persistent…
Le premier est relatif au logement. D’après notre interlocuteur, le comité directeur du festival avait l’habitude de loger les acteurs du festival à la maison des jeunes de Korba où se déroulent les spectacles comme chaque année. Cependant, pour cette édition, le comité n’est pas arrivé à obtenir les autorisations nécessaires. Ainsi, il s’est retrouvé obligé de faire loger les participants et les invités dans un centre de formation professionnel situé à neuf kilomètres de la maison des jeunes. Ainsi, aux difficultés de logement, est venu s’ajouter le problème du transport quotidien vers le lieu des spectacles.
Le deuxième problème est relatif au retard du déblocage des montants de subventions. En dépit de plusieurs promesses faites par les bailleurs de fonds, le festival n’a rien reçu pour le moment, alors que quelques jours nous séparent du début du festival. D’après Mohamed Chaâbane, le ministère de la Culture a réservé une enveloppe de 20 mille dinars pour soutenir le festival et prendra en charge la subvention des spectacles du festival. Le commissariat à la culture de Nabeul a réservé pour le festival un montant de 5 mille dinars, la municipalité de Korba a consacré un montant de 13 mille dinars et le gouvernorat de Nabeul 4 mille dinars. « Nous appelons tous ces bailleurs de fonds à accélérer le déblocage des montants afin de réaliser leurs promesses, pour que nous puissions honorer nos engagements par rapport au festival », lance-t-il
« Eteins la télévision et sors pour aller au théâtre », pourquoi ce slogan?
Le slogan de la 42ème édition est un appel aux citoyens pour qu’ils s’interrogent sur les répercussions de leur consommation d’émissions télévisées pleines d’aliénations. « Nous voulons que les citoyens viennent vivre une nouvelle relation avec le théâtre. C’est une relation qui, contrairement à leur relation avec la télé, ne repose pas sur la consommation, mais est faite d’échanges et d’interactivité », conclut-il.
Il est à préciser que le comité directeur du festival a affirmé que le festival se déroulera comme prévu, malgré tous les difficultés rencontrées.