A l’occasion de la Journée nationale de la femme tunisienne, le 13 août, une cérémonie a eu lieu au palais de Carthage, qui a réuni un grand nombre de personnalités politiques et de la société civile.
Elles étaient 2000 femmes présentes. La cérémonie a débuté par l’hymne national interprété par la violoniste de renommée internationale Yasmine Azaiez et la star The Voice Nour Kamar, nommée récemment ambassadrice de l’enfance tunisienne de la paix. Après l’hymne, ce fut au tour du discours du président de la République, Béji Caïd Essebsi, durant lequel il a fait monter à ses côtés deux femmes entrés dans l’histoire : la première femme à qui Habib Bourguiba a retiré le sefsari et celle dont le premier contrat de mariage civil a été écrit.
Elles sont politiciennes, artistes, députées, entrepreneures, chefs d’entreprises, sécuritaires en uniforme, que ce soit de la police, de l’armée, de la garde nationale, de la douane. Elles étaient toutes là, à célébrer leur fête, mais aussi à transmettre un message : si la Tunisie se relève c’est grâce à ses femmes qui donnent le meilleur d’elles-mêmes. Le parterre était divisé en deux carrés, un vip, réservé aux officiels et aux personnalités politique et un autre pour leurs familles. La garden-party a duré deux heures.
Samira Meraï Friaa, la ministre de la Femme, de la famille et de l’enfance a déclaré : « Femme tunisienne et toujours de l’avant, tel est le slogan qu’a choisi notre ministère. Vous savez les Tunisiennes sont toujours les premières à exceller dans tous les domaines quels qu’ils soient, et elles continuent à le faire. Il faut qu’elles gardent espoir car nous avons un pays qui a énormément d’opportunités, mais qu’il faudrait avancer pour une meilleure Tunisie. »
Soixante ans après la promulgation du code du statut personnel, les acquis de la femme restent inchangés, aussi bien dans la première Constitution du temps de Bourguiba, que dans celle du 27 janvier 2014. D’ailleurs, l’article 46 de la Constitution l’annonce clairement : « L’Etat s’engage à protéger les droits acquis de la femme, les soutient et œuvre à les améliorer. L’Etat garantit l’égalité des chances entre la femme et l’homme pour assumer les différentes responsabilités et dans tous les domaines. L’Etat œuvre à réaliser la parité entre la femme et l’homme dans les conseils élus. L’Etat prend les mesures nécessaires afin d’éradiquer la violence contre la femme. »
Beaucoup d’acquis jalonnent le parcours de la femme tunisienne, mais beaucoup de chemin reste à faire. C’est ce qu’elles pensent en majorité, tout en redoutant le plus une régression de leurs droits, qui restent toujours vulnérables.