Il semblerait que le parti de l’Union patriotique libre ait l’intention de se retirer des négociations, mais aussi de la prochaine composition du gouvernement d’union nationale, du moins c’est ce qui ressort de la réunion de presse tenue par le parti. L’UPL n’a pas encore dit son dernier mot, c’est ce qu’a affirmé Taoufik Jemli, membre du bureau exécutif et du bureau politique de l’UPL.
Il a déclaré qu’à l’issue d’une réunion du bureau politique, et de la rencontre entre le président du parti et le nouveau chef du gouvernement, que le parti a fait volte-face. L’UPL serait d’accord sur la composition d’un gouvernement d’union nationale intégrant des jeunes et des femmes sur la base de la compétence et non de l’intérêt partisan.
Il explique : « D’ailleurs, notre condition était claire, que les personnalités choisies soient avant toute chose compétentes et qualifiées, et non qu’elles appartiennent à tel ou tel parti. Vous savez, on est l’unique parti à n’avoir proposé aucun nom, encore moins un CV, contrairement à d’autres formations politiques comme Ennahdha qui aurait proposé dix candidats, alors que seuls trois ou quatre seraient sélectionnés. Nous avons pour notre part demandé dès le départ au gouvernement ce qu’il attend de nous, mais jusqu’ici, nous n’avons obtenu aucune réponse de sa part. »
Il poursuit : « Selon les informations dont nous disposons, il y a des noms, que je ne citerai pas, qui ne devraient même pas figurer dans cette liste. Cependant, si nous entrons dans un gouvernement voué à l’échec dès le départ, nous choisirons dans ce cas le rôle de l’opposition. Autrement dit, une opposition constructive et non destructive. D’ailleurs les réunions des membres du bureau politique se poursuivent, nous n’avons pas encore tranché la question. Il y a deux choix qui se présentent à nous : nous pouvons soutenir la nouvelle équipe si et seulement si elle comporte des personnes qualifiées, capables de gérer la crise dans laquelle se trouve le pays, qu’elles soient indépendantes ou partisanes. Nous refusons toute sorte de CV perçu comme un casting, auquel cas nous nous y opposerons fermement. Nous soutenons un chef du gouvernement issu du parti vainqueur, mais nous sommes contre toute nomination pour complaire à un quelconque parti. »
Et d’ajouter que la lutte contre la corruption figure parmi les priorités du parti. « D’ailleurs, nous ne voulons pas que mener la guerre contre la corruption soit juste un slogan. C’est pour cela que nous sommes favorables à la création d’un grand ministère qui aura en charge la lutte contre la corruption, la fonction publique et la bonne gouvernance. »
Pour M. Jemli : « Le Chef du gouvernement sera amené à traiter des dossiers de corruption concernant trois barons de la corruption dont nous connaissons les noms. Souhaitons que le nouveau chef du gouvernement fasse de la lutte contre la corruption sa priorité. »