Suite à une plainte déposée par la présidence du gouvernement pour le gel des activités du mouvement extrémiste Hizb Ettahrir, le substitut du Procureur de la République près le tribunal de première instance de Tunis, a décidé de la suspension de ses activités pour une période de trente jours, dans un premier temps.
Mais voilà que quelques heures après cette annonce, les dirigeants du mouvement ont envoyé un communiqué, dans lequel ils annoncent une conférence de presse, qui se tiendra aujourd’hui, au siège du parti. Il ne s’agit rien de moins qu’un défi lancé tant à la justice tunisienne qu’à l’Etat.
Notons que depuis le mois de mai, Habib Essid, le chef du gouvernement sortant, dans une interview, a clairement dit qu’il a en sa possession des preuves impliquant directement Hizb Ettahrir dans les violences survenues à Kerkennah, entre autres implications. Il a également ajouté que cette affaire sera traduite devant la justice. Chose promise, chose due…
Le 4 juin, Hizb Ettahrir qui voulait organiser son congrès annuel, sur le thème « le prochain califat », avait déjà été interdit par le ministère de l’Intérieur, en raison non seulement de son hostilité envers l’Etat, mais aussi pour son discours haineux et ses propos extrémistes.
Rappelons que ce mouvement a été créé au début des années 80. Il revendiquait déjà à cette époque l’application de la chariaa (loi islamique), un mouvement qui vivait dans la clandestinité, mais qui en 2012 est sorti de l’ombre pour s’afficher au grand jour.