Ce n’est toujours pas facile, pour une femme, d’accéder aux postes de décision, 60 ans après l’indépendance et dans un pays qui vit la sixième année de sa révolution et qui a célébré, comme chaque année, la Journée nationale de la femme.
Souheila Chabchoub, PDG de la Cotunace, affirme que seule la femme est à même de vaincre ces barrières et de révolutionner les mentalités.
Dans cette interview, il est aussi question de la situation de la Cotunace, après presque cinq ans de « gestion féminine », la première à vrai dire durant les 30 années d’exercice de la Cotunace.
La Tunisie s’apprête, comme chaque année, à célébrer la fête nationale de la femme. Comment jugez-vous la place et le rôle de la femme tunisienne, 60 ans après l’indépendance, et 6 ans après la révolution ?
La femme tunisienne a toujours fait preuve de combativité et de militantisme. Elle a toujours fait ses preuves dans tous les domaines et honoré ses
responsabilités. Son engagement et son dévouement envers son pays sont reconnus, même à l’échelle internationale.
Mais c’est vrai que le pourcentage des femmes dans des postes de décision, tant sur le plan politique qu’économique, reste faible, malgré ses nombreuses qualités et malgré le fait qu’elle a su faire ses preuves à chaque fois qu’elle était aux commandes. J’espère qu’un jour des études démontreront et mesureront scientifiquement les performances de gestion de la femme tunisienne, à travers les différentes expériences. Des expériences qui ne sont pas nombreuses, mais influentes.
La femme tunisienne a en fait cette particularité de vouloir toujours se fixer une obligation de résultat, qu’elle articule par la suite en objectifs bien clairs et bien précis. La Tunisie gagnerait sûrement à compter beaucoup plus sur ses femmes, pour un avenir meilleur.
Vous pensez qu’une certaine tutelle masculine guide encore notre société, malgré tous les efforts de la femme tunisienne pour promouvoir sa place dans la société ?
Cet article est apparue dans le numéro 691 de L’Économiste Maghrébin, actuellement en vente dans les kiosques.