Pour réussir le sauvetage de la situation économique qui demeure de plus en plus critique, il importe d’endiguer immédiatement la masse salarialequi ne fait que croître. Ce qui exige du gouvernement d’union nationale de demander à l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) une ou deux années de grâce pour le paiement des augmentations salariales. Mais à quelles conditions cette mesure peut-elle être réalisable?
En réponse à cette interrogation, Elyès Fakhfakh, ancien ministre des Finances, a affirmé à leconomistemaghrebin.com que malgré la situation économique et sociale alarmante, le gouvernement Essid n’a pas assumé ses responsabilités et n’a pas eu de volonté politique pour y faire face.
Et d’ajouter, avec pessimisme, que les choses ne vont pas changer avec le nouveau gouvernement, surtout que les mêmes lobbies persistent.
De ce fait, M. Fakhfakh a estimé qu’il demeure nécessaire de faire face aux difficultés économiques et sociales, et ce, à travers une vision exceptionnelle. Il s’agit notamment de la lutte contre la corruption, la mise en place d’un nouveau schéma de développement visant la relance de la croissance, la maîtrise de l’inflation, la préservation du pouvoir d’achat, l’engagement réel des réformes approfondies telles que la réforme fiscale, de l’administration…
Il s’agit également d’engager, selon ses dires, un nouveau contrat social et de lancer un dialogue social réel pour réussir la trêve sociale. « Parce qu’avant de demander aux employés de faire plus de sacrifices, il faut que le nouveau gouvernement fasse preuve de responsabilité et de sacrifices partagés. Autrement, la trêve sociale ne peut jamais se réaliser », conclut-il.