« Tout est dans la tête », ce principe s’applique surtout lorsqu’il s’agit de se battre contre une condition invalidante ou des obstacles. Celui-ci a été illustré dans une expérience audacieuse, basée sur l’utilisation de la réalité virtuelle sur des personnes paraplégiques, qui a permis d’améliorer leurs symptômes en peu de temps.
Dans un article, publié dans la revue Scientific Reports, des scientifiques dévoilent un nouveau procédé du type interface cerveau-machine, permettant la récupération partielle de certaines fonctions neurologiques, chez des patients paraplégiques. En effet, huit personnes paraplégiques âgées de trois à 13 ans, ont fait l’objet d’un entraînement cérébral de 12 mois, basé sur un système comprenant : un programme de réalité virtuelle immersive, un système de signalisation tactile et visuel, ainsi qu’un exosquelette contrôlé de manière robotique.
Au terme des 12 mois d’entraînement, tous les participants ont vu une amélioration sur le plan de la sensibilité, notamment : la localisation de la douleur et la sensation du toucher. Les patients ont également repris le contrôle, quoique partiellement, sur la motricité volontaire. Grâce à cette amélioration notable sur le plan moteur, 50% des participants ont revu le statut de leur maladie changé, passant d’une paraplégie complète à une paraplégie incomplète. Suite à 20 mois d’entraînement, le nombre de participants dont la paraplégie est devenue incomplète est passé à sept.
En plus des progrès moteurs et sensitifs, d’autres améliorations ont été notées. La fonction urinaire et la digestion ont été améliorées. Autrement dit, en plus d’un net progrès sur le plan somatique, cet entraînement s’accompagne d’une amélioration de la qualité de la vie. Les scientifiques expliquent la récupération des fonctions neurologiques enregistrée par une augmentation de la plasticité neurologique, aussi bien au niveau du cerveau qu’à celui de la moelle épinière.
Même si ces avancées ne sont pas confirmées par une étude menée sur le long terme, il est d’ores et déjà possible d’envisager une extension du champ d’action de ce système de réalité virtuelle immersive à d’autres maladies neurologiques, notamment pour améliorer le déficit neurologique conséquent aux AVC ou les maladies neurologiques dégénératives. Cela revient à dire qu’une maladie quelle qu’elle soit n’est jamais sans espoir.