L’expert-comptable Nabil Abdellatif a affirmé à leconomistemaghrebin.com que la composition du nouveau gouvernement d’union nationale est marquée par des nominations partisanes d’une part et la présence de 30% de jeunes et de femmes, d’autre part.
Ainsi, l’idée de création de pôles ministériels a été rejetée. Et pourtant les deux ministères de l’Industrie et du Commerce ont été fusionnés. Une fusion qui paraît étonnante et même contre-productive du moment qu’il n’y a aucune complémentarité entre les deux secteurs et étant donné leurs difficultés, ce qui exige d’avoir une synergie.
Quant au nouveau ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Slim Khalbous, il estime que sa compétence est indéniable, espérant qu’elle porte ses fruits, notamment au niveau de la spécialité «économie et gestion», créatrice de plusieurs postes d’emploi.
En ce qui concerne les ministres-conseillers auprès du Chef du gouvernement, M. Abdellatif a affirmé qu’ils doivent avoir une bonne connaissance du terrain pour qu’ils puissent prendre les décisions attendues. Parmi ces décisions s’affichent la création d’un Conseil économique et social et d’une agence indépendante de l’endettement et du financement public. Il importe également d’élaborer une loi relative à la relance économique, notamment la réconciliation économique, et ce, afin de donner la possibilité d’abattre les dettes de tous les créanciers des entreprises publiques, dont les banques, les caisses sociales, les fournisseurs vitaux…
Les ministres-conseillers sont ainsi appelés à préparer la loi de finances complémentaire 2016 dans les plus brefs délais ou bien accélérer le processus de la LF 2017, à reporter l’organisation de la conférence internationale de l’investissement pour garantir sa réussite, à retirer le projet du Code de l’investissement existant et revoir la copie, tout en prenant en compte les propositions de toutes les parties prenantes.
Il importe, de même, de créer une commission au sein de la présidence du gouvernement, chargée du suivi quotidien du cours du dinar et de l’inflation, qui serait présidée par le Chef du gouvernement en collaboration avec la BCT et les ministères des Finances et du commerce.
Pour l’ARP, l’expert-comptable a précisé qu’elle doit intervenir, avec la collaboration de la BCT, pour étudier la dépréciation du dinar, l’augmentation de la masse monétaire injectée par la BCT, la baisse du concours bancaire… Et si le gouverneur n’a pas de programme clair pour la relance économique, la revue de la gouvernance de cette institution s’impose. Sachant que l’évaluation du mandat du gouverneur de la BCT est, selon ses propos, obligatoire avec la désignation du nouveau gouvernement.