Youssef Chahed : « Cinq ans après la révolution, le pays est en crise, une crise qui s’étend de plus en plus. Les journées heureuses que nous avions tous connues tout juste après la révolution n’ont pas duré assez longtemps. Au contraire, aujourd’hui notre jeunesse est laissée pour compte. Que s’est-il passé depuis? Pour le savoir, il faut établir un diagnostic et dire la vérité aux Tunisiens. Il est vrai que durant les cinq dernières années, nous avons réussi notre transition démocratique, mais avec les conflits de la classe politique cela a provoqué une instabilité économique, une production des Tunisiens qui est repartie à la baisse, des hommes d’affaires n’ont pas investi dans les régions de l’intérieur, la corruption est en hausse avec une perte des vraies valeurs. Nous vivons dans une anarchie totale. »
Et d’ajouter : « La liberté ce n’est pas commettre des infractions, ne pas s’arrêter au feu rouge, jeter les déchets un peu partout! Ce n’est pas cela la définition de la liberté, mais c’est bien la triste réalité que nous vivons. »
Évoquant la crise du phosphate et la baisse de production conséquente, Youssef Chahed a déclaré qu’il faudrait des mesures urgentes pour relancer la production. « Ce n’est qu’avec le dialogue qu’on arrive à résoudre le problème. J’ajouterais que sans croissance, il n’y aura pas de création d’emplois. Un point de croissance engendre entre 15000 et 20000 postes d’emploi. Nous avons des fonctionnaires en surnombre: 112 mille en tout et qui ont été intégrés durant les cinq dernières années. »
Youssef Chahed a indiqué que la masse salariale était en 2010 de 6,7 MDT et qu’elle est actuellement à hauteur de 13,4 MDT. L’incapacité de l’Etat en 2016 est estimée à 6500 MDT.
Au budget de 2016, il y a une possibilité de consacrer 1615 MDT à la hausse des salaires. En contrepartie, le pays a 650 mille chômeurs et les caisses sociales ont une incapacité de 1648 MDT.