A l’issue du vote de confiance accordé au gouvernement Chahed, le chercheur – économiste Abdelaziz Ben Bahri a déclaré à leconomistemaghrebin.com qu’actuellement la Tunisie vit déjà dans l’austérité. Et si adopte de plus en plus cette politique, cela signifie que le gouvernement va prendre des mesures à l’encontre du consommateur qui paye, depuis la révolution, le prix vu la hausse des prix et la détérioration de son pouvoir d’achat.
Pour éviter cette politique d’austérité qui va aggraver la situation économique, M. Ben Bahri a précisé qu’aujourd’hui, le problème majeur de la Tunisie provient principalement de l’inadéquation entre les sortants de l’université et le marché du travail. Il s’agit, selon ses dires, d’une politique sociale qui n’a pas été bien étudiée.
Sachant que la Tunisie est ouverte à l’industrie étrangère, qui a besoin de main-d’œuvre et non pas de diplômés du supérieur, il en a résulté une insuffisance d’emploi au niveau de la main-d’œuvre qualifiée.
Et d’ajouter que cette situation a conduit vers un surplus au niveau des universitaires qui sont très mal formés. Cela prouve que la politique d’enseignement en Tunisie était mal orientée et n’a pas tenu compte de la situation économique du pays ainsi que de ses objectifs.
Par conséquent, cette politique sociale a été adoptée indépendamment de la politique économique. «Et malheureusement, les gouvernements précédents n’ont rien fait pour résoudre ce problème. Ils ont même aggravé la situation, notamment à travers les recrutements massifs dans la fonction publique. Ce qui a fait naître une situation d’instabilité, notamment chez les jeunes, entraînant la hausse du nombre des grèves, la baisse de la production du phosphate, la baisse de l’investissement…», indique t-il.
Pour y faire face, notre interlocuteur a affirmé que les solutions existent. Il s’agit, d’après lui, d’une politique sociale au vrai sens du terme visant à éviter le gaspillage des ressources, mettre fin à la marginalisation, présenter un programme clair et sérieux pour attirer le financement étranger au profit des jeunes chômeurs, réformer les secteurs de la santé et de l’éducation…
D’ailleurs, la solution ne réside pas dans l’introduction des syndicalistes au sein du gouvernement pour garantir la paix sociale parce que le problème est encore plus profond. Il importe plutôt de mettre en place des mesures urgentes et déterminer d’une manière profonde des critères, des instruments et des objectifs de relance afin de booster la production, résorber le chômage et remettre les gens au travail.
En conclusion, Abdelaziz Ben Bahri a estimé qu’il ne faut pas faire payer aux Tunisiens le prix des échecs des anciens gouvernements. Ce sont ces derniers qui ont désorienté le peuple et ont prouvé que la politique d’austérité n’est pas une solution. Elle ne peut qu’avoir de nouveau pour résultat la révolte.
Politique d’austérité sur les importations onéreuses de produits futiles, gadgets, colifichets, contrefaçons, voitures et motos de luxe, smartphones stratosphériques, montres bling bling, champagnes roses aux bulles vertes (enfin ça c’est quand t’en a bu un peu trop) chaussures en peau de croco et parfums plus « Dior que ça t’est mort » !
Pas d’austérité par contre pour les créations d’emploi, la formation professionnelle, l’amélioration des services publics par le recours aux petites et moyennes entreprises privées…
Et surtout pas d’austérité sur les incitations, encouragements, accompagnements et promotions des exportations…